À la rentrée septembre, Léa Salamé prendra la place de Natacha Polony dans On n'est pas couché sur France 2. La journaliste qui officie sur i-Télé dans On ne va pas se mentir et Ça se dispute a accordé une interview aux Inrockuptibles. L'occasion pour elle d'évoquer son nouveau poste mais aussi sa jeunesse marquée par les drames.
Plus que quelques semaines avant qu'elle ne rejoigne Laurent Ruquier et Aymeric Caron et Léa Salamé le sait, elle est attendue au tournant. Celle qui a reçu de précieux conseils de la part de Natacha Polony s'est donc posé ses propres limites comme par exemple ne jamais chercher à imiter celle qui l'a précédée. Ce qui lui importe surtout, c'est de rester objective et de ne jamais tomber dans la caricature. "Je me suis promis de ne pas m'inventer un personnage pour plaire à l'émission. Je vais essayer d'être moi-même. Le côté politique de l'émission me fait d'ailleurs moins peur que le côté culturel", annonce-t-elle.
Quant aux possibles tensions qui pourraient exister avec Aymeric Caron - rappelons qu'entre Natacha Polony et le polémiste, l'entente était parfois juste cordiale -, Léa Salamé ne s'en inquiète pas. De toutes façons, la journaliste n'est pas du genre à se laisser faire. "Je ne suis pas sûre que je reproduirai la scène de ménage perpétuelle avec Natacha Polony mais si on s'entend mal, ça se verra. Je pense qu'il a compris qu'il manquait une parole forte face aux réactionnaires. Il a fait le choix d'incarner une gauche progressiste qui s'assume, au risque de passer pour une gauche donneuse de leçons", lâche-t-elle au sujet de son futur collègue.
Aux côté d'Eric Zemmour (polémiste d'On n'est pas couché de 2006 à 2011) et Nicolas Domenach dans Ça se discute, la journaliste a de toutes façons été à bonne école et sait comment gérer les tensions en plateau et les situations délicates. Des contextes qui lui ont parfois valu d'être catégorisée comme une intervieweuse un peu sèche. Malgré tout polie, sa dureté, Léa Salamé la tient de son enfance, qu'elle a en partie passée au Liban. "À l'âge de 5 ans, j'ai vécu l'exil puisque j'ai été contrainte de fuir les combats avec ma famille. Ensuite, j'ai vécu le 11-Septembre de plein fouet puisque j'étais à Manhattan et j'ai assisté en direct à l'effondrement des tours. Quelques mois plus tard, mon père, qui était en mission pour l'ONU, a échappé de peu à la mort dans un attentat à Bagdad. La violence de l'Histoire, je l'ai vécue et ça participe sans doute à ma manière de faire du journalisme."
Sans pour autant faire rimer ses futures interventions avec confrontations, Léa Salamé ne manquera donc pas de dire aux invités d'ONPC ce qu'elle pense mais elle le promet, ce sera toujours en toute objectivité !
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Léa Salamé dans le magazine Les Inrockuptibles du 25 juin 2014.