Comme le veut la tradition, le Journal officiel a publié la promotion du Nouvel an de l'Ordre national de la Légion d'honneur. Elle distingue 483 autres personnes "illustres ou inconnues réparties entre 395 chevaliers, 73 officiers, 13 commandeurs, 4 grands officiers et 2 grand'croix", a indiqué la Grande chancellerie de la légion d'honneur dans un communiqué.
Parmi les personnalités connues du grand public, la Légion d'honneur distingue cette année le chanteur Gilbert Montagné, promu officier, et les comédiennes Jeanne Balibar, Chantal Lauby et Marina Hands, faites chevaliers. La promotion compte aussi Arsène Wenger, directeur du développement du football mondial à la FIFA après avoir été très longtemps l'entraîneur du club anglais d'Arsenal, promu officier, et Gérard Mourou, prix Nobel de physique, promu officier.
Dans le milieu économique, l'élévation au grade d'officier de Jean-François Cirelli par le Premier ministre Édouard Philippe fait polémique depuis plusieurs heures, notamment sur Twitter. Et pour cause, il est accusé de collusion avec le gouvernement sur la réforme des retraites.
Jean-François Cirelli, ancien dirigeant de GDF-SUEZ, puis d'Engie, est l'actuel président de la branche française du plus important gestionnaire d'actifs du monde, BlackRock. Il gère l'équivalent de 6300 milliards d'euros. En plein conflit sur la réforme des retraites, qui divise la France depuis le 5 décembre 2019, BlackRock est accusé de faire valoir le régime de retraite par capitalisation, sur le modèle américain, au détriment du système français actuel par répartition.
Médiapart et L'Humanité ont révélé, en décembre dernier, que BlackRock avait envoyé une série de recommandations pour la réforme des retraites au gouvernement via sa filiale américaine en juin 2019, alimentant des soupçons de collusion. Jean-François Cirelli avait rencontré Emmanuel Macron le 10 juillet 2019 à l'Elysée aux côtés d'autres gestionnaires d'actifs. En réaction à ces accusations, BlackRock avait répondu : "En aucune manière, nous n'avons cherché à exercer une influence sur la réforme du système de retraite par répartition en cours auprès des pouvoirs publics ou de tout autre acteur du secteur."