Ça coince pour le mouvement En marche !, qui a choisi de labelliser ses candidats lors des élections législatives des 11 et 18 juin La République en marche. Au moins deux investitures sont contestées : celle de la torera Marie Sara et celle de Marielle de Sarnez.
C'est le journaliste et ex-chroniqueur télé Aymeric Caron qui mène la charge médiatique, quand d'autres anonymes se manifestent aussi, contre Marie Sara, investie par le mouvement du nouveau président Macron dans la 2e circonscription du Gard, actuellement représentée à l'Assemblée nationale par le député frontiste Gilbert Collard. Dans une tribune pour Libération, ce défenseur de la cause animale, écrit : "La corrida a toujours eu ses entrées à l'Assemblée nationale grâce à des élus aficionados. (...) Mais un nouveau pas risque d'être franchi avec l'arrivée possible au Palais-Bourbon de la plus célèbre porte-parole française de la tauromachie, la torera Marie Sara. L'actuelle délégataire des arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer et de Mont-de-Marsan vient d'être investie pour les législatives dans la 2e circonscription du Gard par La République en marche, le mouvement créé par le nouveau président Macron. Le signal envoyé à travers un tel adoubement est catastrophique : il témoigne d'un mépris inadmissible pour les droits des animaux."
Critiquant l'image de modernité qu'Emmanuel Macron veut incarner, Aymeric Caron ajoute : "Vraiment, monsieur le Président, est-ce cela la France moderne, progressiste et humaniste que vous souhaitez incarner ? Vous rendez-vous compte qu'en promouvant une pratique rétrograde et barbare, alors même que la Catalogne l'a supprimée il y a plusieurs années, alors même que le Code civil français vient de reconnaître la sensibilité de l'animal, vous vous faites au contraire le porte-parole d'une France en marche... arrière ?" Le journaliste demande le retrait de Marie Sara...
Une autre candidature de la République en marche est également fortement contestée, celle de Marielle de Sarnez, membre du Modem, en lice dans la 11e circonscription de Paris. Âgée de 66 ans et avec quarante ans de vie politique derrière elle, elle n'incarne pas le renouvellement du personnel politique promis par Emmanuel Macron. Mais c'est surtout le fait qu'elle ait déjà été quatre fois députée européenne qui coince. Selon le mouvement, aucun candidat ne pouvait se présenter aux législatives en ayant déjà effectué plus de trois mandats parlementaires. Malin, Benjamin Griveaux, le porte-parole de la République en marche, a rétorqué qu'elle n'avait jamais été députée à l'Assemblée nationale. Tout est dans la nuance...
Thomas Montet