Après un début de mois en fanfare et en duo qui l'a vu, de retour de l'intronisation du roi Willem-Alexander des Pays-Bas à Amsterdam, enchaîner au bras de Felipe une visite décontractée à Séville et la présidence de la prestation de serment de la Garde royale, Letizia d'Espagne poursuivait jeudi 16 mai son parcours culturel en solo.
Deux jours plus tôt, elle découvrait une exceptionnelle exposition de dessins espagnols au musée du Prado, à Madrid. Cette fois, elle s'intéressait à l'exposition Haro: Luces de la Modernidad (Haro : Lumières de la modernité), en déplacement à... Haro justement, capitale de la communauté autonome de la Rioja, dans le nord du pays.
La princesse des Asturies était élégante, en tailleur pantalon bleu marine et top bleu ciel, au Palacio de Bendaña pour arpenter cette exposition organisée dans le cadre du programme "La Rioja, terre ouverte", glorifiant le patrimoine culturel régional et promouvant l'attrait touristique des lieux. Près de 200 oeuvres, provenant de collections d'institutions ibériques et étrangères, y sont présentées. Outre l'exposition principale, une exposition consacrée au peintre Enrique Paternina García-Cid est simultanément abritée par le Musée El Torreon qu'abritent d'anciennes fortifications médiévales de la ville, mais Letizia ne s'y est pas rendue, attendue ensuite au monastère de Yuso, à San Millán de la Cogolla, pour l'ouverture du 8e Séminaire international de la langue et du journalisme, édition dédiée au "langage de crise". Ou comment ce que l'on vit influence notre manière de nous exprimer.
Ancienne journaliste vedette de la RTVE, la princesse Letizia, 40 ans, n'a pas hésité à s'exprimer concrètement sur le sujet. "La crise possède son propre langage, et de fait, son utilisation peut être intentionnelle", a expliqué cette titulaire d'un master en journalisme audiovisuel. Ce n'est pas la même chose de parler d'aides ou de sauvetage, de récession ou de croissance négative, ou de restructuration à la place de restrictions." Une intervenante de choc pour parler de la crise, ce "changement brusque", cette "mutation importante", cette "période décisive", comme elle l'a encore dit.
Le roi Juan Carlos Ier lâche le Fortuna pour ne pas couler...
L'éducation des journalistes en matière de crise est une chose, celle des têtes couronnées en est une autre. Et le roi Juan Carlos Ier, qui a beaucoup à se faire pardonner après une année 2012 catastrophique (entre le scandale de son voyage au Botswana pour chasser l'éléphant, et celui de la mise en examen de son gendre pour détournement de fonds), tente de montrer qu'il fait des efforts : le souverain espagnol, âgé de 75 ans, vient d'annoncer qu'il renonçait à son yacht, le Fortuna, en raison des frais qu'il occasionne, jugés trop importants pour l'état actuel des finances du pays.
Long de 41,5 mètres et d'une valeur estimée à 21 millions d'euros, le Fortuna, que le roi avait reçu en 2000 en cadeau d'un consortium d'hommes d'affaires des Baléares à travers une Fondation pour le tourisme dans l'archipel, n'a plus servi au monarque depuis août 2012. Un plein coûterait, selon les médias ibériques, plus de 20 000 euros, sans parler des dépenses d'entretien. Reste au Conseil du patrimoine national, qui supervise toutes les décisions aux biens du souverain et aux résidences officielles, à approuver la cession.
En pleine cure d'austérité et alors que la cote de popularité du roi Juan Carlos s'amenuise comme peau de chagrin, il serait temps de lâcher du lest...