Tandis que le prince Charles et son épouse Camilla, duchesse de Cornouailles, effectuaient une tournée en Europe (Italie, Autriche), c'est au Japon que le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne étaient la semaine dernière en visite officielle. Une mission, motivée essentiellement par des enjeux économiques, pour laquelle la reine ibérique a usé de toute sa force de frappe stylistique.
Le couple royal a décollé le 3 avril de l'aéroport de Madrid-Barajas, à l'issue d'une courte cérémonie protocolaire sur le tarmac, pour ce qui constitue son premier voyage diplomatique en Asie depuis l'avènement du roi Felipe VI en juin 2014. Le roi et la reine se sont d'ailleurs vu décorer respectivement de l'ordre suprême du Chrysanthème et de l'ordre de la Couronne précieuse, selon une annonce du ministre des Affaires étrangères japonais.
Partie avec une jupe en cuir, un pull en laine Hugo Boss et un trench Burberry camel sur le dos, Letizia s'est contentée de changer de manteau, portant une veste courte et bicolore de la griffe allemande à son arrivée à l'aéroport international Haneda de Tokyo le lendemain. Il faut dire que, malgré la présence logique de quelques officiels pour accueillir les hôtes espagnols, la visite d'État ne débutait officiellement que le 5 avril. Le temps pour les visiteurs d'apprivoiser un peu l'important décalage horaire (+7 heures).
Au matin du 5 avril, une cérémonie de bienvenue formelle était organisée au palais impérial – le Kōkyo – par l'empereur Akihito et l'impératrice Michiko, auteurs de l'invitation à laquelle Felipe et Letizia ont répondu favorablement. Le prince héritier Naruhito et son épouse la princesse Masako y prenaient part, avec le Premier ministre Shinzo Abe à leurs côtés. Sans doute dans l'idée de faire un double clin d'oeil à une couleur emblématique de leurs deux nations, la reine d'Espagne honorait cette rencontre dans un ensemble rouge de son couturier attitré des grandes occasions, Felipe Varela. Sous son manteau rouge vif à col arrondi – un effet de style orientalisant – et manches tulipes longues, adapté d'un modèle de la collection printemps-été 2017 du designer, la fashionista de 44 ans arborait une robe pourpre très royale, avec laquelle ses escarpins bordeaux de la marque Lodi se mariaient à merveille. Une tenue parfaite par des boucles d'oreilles rubis et diamants prêtées par sa belle-mère la reine Sofia et une pochette Felipe Varela assortie au manteau.
Au terme de leur audience avec le couple impérial, Felipe et Letizia se sont rendus au Musée national de la science et de l'innovation et s'y sont intéressés à des projets développés en coopération par des chercheurs espagnols et japonais. Leur arrivée s'est faite sous le signe de la technologie puisqu'ils ont été accueillis par un robot de la taille d'un enfant !
Pour le déjeuner, le couple royal s'est mêlé à des compatriotes expatriés au Japon, en présence de l'ambassadeur du royaume au pays du soleil levant. La reine Letizia s'était entre-temps changée, réapparaissant dans une superbe robe verte Carolina Herrera, dont les créations ont régulièrement ses faveurs, et parée de boucles d'oreilles de la marque new-yorkaise Bounkit, qui a la particularité de proposer des pièces modulables.
Cette première journée d'activités officielles a été ponctuée comme il se doit par un dîner d'Etat au palais impérial, occasion que Letizia a honorée dans une authentique robe de princesse bleu nuit signée Felipe Varela, celle qu'elle portait en 2015 lors de la visite diplomatique du couple présidentiel péruvien en Espagne. Elle portait aussi un de ses diadèmes favoris, gracieusement prêté à nouveau par la reine Sofia, et d'impressionnants bracelets sertis de diamants, tandis que la princesse héritière Masako n'était pas en reste, superbe dans une robe bleu ciel. Le roi Felipe VI a profité de son toast pour anticiper les célébrations en 2018 du 150e anniversaire des relations diplomatiques entre l'Espagne et le Japon.
Au matin du deuxième jour de cette visite officielle, comme souvent lors de telles missions, le roi et la reine se séparaient le 6 avril pour s'adonner à leurs tâches respectives. Tandis que Felipe se concentrait sur les relations entrepreneuriales entre le Japon et l'Espagne puis rencontrait des personnalités participant à la promotion de la culture et de la langue espagnoles au Japon, Letizia (en jupe grise, top blanc et manteau rouge Hugo Boss, escarpins et pochette Carolina Herrera) se rendait à l'Université de Keio, où l'attendaient des spécialistes de la recherche médicale contre le cancer et les maladies rares, deux de ses combats primordiaux en Espagne.
Le couple royal ne se reformait qu'en soirée, à l'occasion du dîner auquel le conviaient au palais Akasaka le Premier ministre Shinzo Abe et son épouse. Rendez-vous que Letizia a illuminé d'une délicate et ravissante attention, portant un tailleur Armani Privé issu d'une collection dédiée au Japon qui présentait en l'espèce des motifs de cerisiers en fleurs. Très malin, alors que la saison de gloire des sakura bat son plein... Elle a même poussé le souci du détail jusqu'à choisir des boucles d'oreilles représentant des duos de cerises.
Au dernier jour de leur visite d'État, le 7 avril, le roi Felipe et la reine Letizia, accompagnés par le couple impérial, prenaient le Shinkansen (le TGV nippon) pour aller découvrir à Shizuoka le centre de prévention des catastrophes naturelles et d'études sismiques. La reine espagnole, elle, provoquait une nouvelle secousse sur l'échelle de Richter de la mode en s'aventurant vers des tons qu'elle ne porte que rarement, habillée d'un tailleur Felipe Varela bleu canard.
Le quatuor a poursuivi sa journée au complexe Fugetsuro, où il a pu admirer une horloge offerte en 1611 par le roi Felipe III au gouverneur Tokugawa Ieyasu en signe de gratitude suite au sauvetage de l'équipage d'un galion qui avait fait naufrage.
Dernière étape de la mission diplomatique, après le déjeuner : le temple de Sengen Jinja, où, après danses traditionnelles et chanson interprétée par des élèves d'une école élémentaire locale, a eu lieu la cérémonie de départ.