Réactualisation : Liliane Bettencourt a effectivement porté plainte ce 20 octobre auprès du parquet de Nanterre pour "violences morales" contre sa fille, Françoise Meyers-Bettencourt, a précisé à l'AFP son avocat, maître Pascal Wilhelm. Pour l'avocat de sa fille, maître Olivier Metzner, cette plainte est "un gadget de communication" ajoutant que le "chef d'accusation de violences morales concerne selon les textes une personne vulnérable" et qu'ainsi, les avocats de Liliane Bettencourt "se tirent une balle dans le pied". En effet, selon les avocats de Françoise Meyers-Bettencourt, cette prétendue vulnérabilité est un argument sur le fait que sa mère ait pu être victime d'abus de faiblesse et manipulée par le photographe François-Marie Banier, comme le clame sa fille.
Le 17 octobre à 12h55 :Liliane Bettencourt, première actionnaire du groupe L'Oréal, avait annoncé le 10 octobre que, si sa fille Françoise Bettencourt-Meyers, qui avait saisi pour la troisième fois (!) un juge des tutelles pour faire constater la situation de faiblesse de sa mère, ne présentait pas ses excuses, cela pourrait déboucher sur une action pénale pour harcèlement moral, selon Le Figaro. Son avocat, maître Pascal Wilhelm, a annoncé sur Europe 1 le 16 octobre que Liliane Bettencourt allait porter plainte "sans doute lundi ou mardi, plainte pour violences morales, une forme de délit très récente qui s'assimile aux violences physiques sauf qu'il s'agit de violences psychologiques essentiellement."
L'avocat de la riche femme d'affaires s'insurge sur sur le fait que sa fille ait fait trois demandes de mise sous tutelle dans un délai très court. "C'est quelque chose qu'on ne peut pas accepter quand on a transféré la quasi-totalité [de sa fortune], soit près de 16 milliards d'euros, à sa fille", précise-t-il.
Les choses pourraient aller encore plus loin puisque, toujours sur Europe 1, l'avocat a ajouté qu'avant l'été, Liliane Bettencourt voulait déjà engager "une action en révocation des donations", mais qu'"après les vacances, elle a préféré attendre". Cette action retirerait à sa fille "essentiellement les actions de L'Oréal qu'elle héritera de sa mère". Toutefois, pour le bien du groupe L'Oréal, déjà bien affecté par toute la médiatisation de l'affaire devenue politique, elle a préféré suspendre cette décision.
Comment va alors se passer la première sortie officielle de la dame âgée de 87 ans lorsqu'elle remettra lundi 18 octobre au musée du Quai Branly le prix 2010 de sa fondation "pour l'intelligence de la main", qui a pour but d'aider à entreprendre, soutenir et accompagner des projets pour qu'ils prennent corps et vie ? Chaque année, sa fille est présente mais pour cette édition, sa mère souhaitera-t-elle voir celle qu'elle décrit impitoyablement dans la presse, à ses côtés ? De plus, Liliane Bettencourt doit faire un discours, bon moyen de voir et d'entendre si des facultés sont ou, non altérées. Les journalistes invités sont triés sur le volet... et il est interdit de parler des affaires en cours !
Pour compliquer encore plus l'affaire comme si elle ne l'était pas déjà assez, l'autre avocat de Liliane Bettencourt, maître Kiejman, est soupçonné par la juge de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, chargée du supplément d'information pour "abus de faiblesse" sur Liliane Bettencourt, d'avoir dissimulé des "prescriptions médicamenteuses" concernant la santé de la milliardaire. N'importe quoi a retorqué Maître Kiejman... il étudie le dossier et le remettra si on lui demande... poliment !