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A l'aube de ses 88 ans, Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, se serait bien passée du scandale dans lequel elle est plongée avec sa fille François Bettencourt-Meyers, le photographe François-Marie Banier ou encore le ministre Eric Woerth et son épouse. Conflit familial transformé en scandale politico-financier, cette histoire a de quoi déstabiliser cette femme et pourtant, c'est pleine de sérénité qu'elle ouvre les portes de son hôtel particulier à Neuilly à Paris Match. Extraits de cette incursion dans le monde de la Bettencourt.
L'histoire de Liliane Bettencourt par Liliane Bettencourt
Sur les photos, elle joue avec son teckel, pose dans ses salles prestigieuses, discute avec ses employés... Calme et heureuse, elle semble bien loin du tourbillon médiatique ! Après un voyage en images dans son passé, elle se confie dans les pages du magazine.
A 5 ans, Liliane Bettencourt perd sa mère et est élevée par son père, Eugène Schueller fondateur du groupe L'Oréal, un homme toujours occupé et entouré de femmes, mais toujours là pour elle. Il lui transmet "le goût du beau et le sens du digne" dit-elle. A 28 ans, elle épouse le ministre et député André Bettencourt et entame une nouvelle vie, entre L'Oréal et la vie politique de son mari, rencontrant les plus hauts diginitaires du monde.
"On prend des coups, on régularise tout"
Liliane Bettencourt apprécie manifestement parler de son vécu. Néanmoins, lorsque viennent les questions sur "l'affaire", elle change de ton. Interrogée sur Eric Woerth, elle déclare ne faire aucun lien sur cette proximité qui s'est créée entre ce ministre et elle.
Quant à Patrice de Maistre, l'un de ses gestionnaires mis sur le devant de la scène et qui avait embauché la femme d'Eric Woerth, elle reste fidèle : "Patrice est un homme que j'aime beaucoup, c'est quelqu'un de très intelligent, quelqu'un de très bien. Alors, oui, des bêtises ont été faites, il y a bien longtemps. On prend des coups, on régularise tout. Maintenant, c'est à lui de s'en occuper."
Quant aux écoutes faites à son domicile, elle dit ne pas avoir été atteinte. La perquisition chez elle ? "Je ne peux pas être choquée très longtemps !" s'exclame-t-elle. Sa solution pour surmonter tout cela : le yoga.
Liliane et sa fille : l'impossible réconciliation
Vient le sujet de sa fille, Françoise, qui a poursuivi en justice l'ami de sa mère, François-Marie Banier, pour abus de faiblesse. L'héritière ne se montre pas tendre avec son enfant abordant en premier lieu les relations avec son père, André Bettencourt : "Françoise était plus à l'aise avec son père. Avec son père, elle cherchait la satisfaction. Lui sentait qu'elle n'était pas heureuse. Elle ne magnétisait pas les autres. Avec elle, on reste dans le moment, on n'accroche pas."
Pour Liliane, Françoise n'a "jamais été satisfaite. [...] Elle aime mais elle a peur." Elle est particulièrement fataliste sur l'évolution de leur relation : "Lorsque les gens ne se comprennent pas, eh bien, ils ne se comprennent pas. On passe l'une à côté de l'autre." Sa fille lui reproche, selon Liliane, de ne pas être une "maman gâteau", Liliane la blâme elle d'être une "timorée" et d'être trop passive, de "ne pas mouiller sa chemise", remettant ainsi en cause son implication dans le groupe L'Oréal. Elle ne trouve rien qu'elle aime chez sa fille : ''Il faudrait que je cherche..."
La rancoeur habite aussi la femme la plus riche de France, blessée par le fait que sa fille ne se soit pas rapprochée d'elle après la mort d'André Bettencourt, mari de l'une, père de l'autre, en 2007. Elle lui en veut également d'avoir entrepris ses actions en justice deux semaines après son décès, sans avertir sa mère. Elle ne veut pas plus voir son gendre, Jean-Pierre Meyers mais le félicite sur un point : "Au moins il se tait, en tout cas dans les journaux."
François-Marie Banier, un ami trop gourmand qui appartient au passé
Après sa fille, c'est au tour de François-Marie Banier, écrivain, photographe, acteur de second rôle, dessinateur et peintre français. "Lui est follement doué, mais tellement brouillon. [...] Mais cette pagaille, dans notre amitié, m'a procuré un plaisir intense et on a ri follement. Il m'a intéressé, il a apporté beaucoup de vie et, je le repète, de pagaille et de rire."
Quant à l'argent qu'elle a donné à cet homme, près d'un milliard d'euros de dons en assurances-vie et en tableaux dans les années 1990 et 2000, elle explique désormais que c'est lui qui demandait de l'argent : "J'avais envie de le voir courir. Les gens qui font quelque chose, il faut les pousser à réaliser. Et c'est tout de même un grand amusement que de les voir à la manoeuvre." A présent, elle a mis un terme à cette amitié, précisant qu'il est "devenu trop fatigant". Elle ajoute : "Il est invivable. Il entend l'amitié comme exclusive, exigeante et surtout possessive."
C'est ainsi que l'on a appris cet été que Liliane Bettencourt ne fait plus de Banier son légataire universel. Sur ce sujet, elle ne s'étend pas : "Je n'ai pas envie de vous répondre." Toutefois, elle rappelle la beauté de leur amitié, même si c'est elle est au passé et se défend de céder du terrain à sa fille.
Femme en "bonne forme" selon le journaliste Arnaud Bizot qui l'a interrogée, Liliane Bettencourt veut montrer qu'elle va très bien, qu'elle est lucide ("la mise sous tutelle, c'est la prison", s'exclame-t-elle) et ne s'étend pas sur certaines questions, mais se montre plus déterminée que jamais sur les autres. "Je suis fatiguée des relations difficiles", dit-elle tout simplement.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien et le dossier sur Liliane Bettencourt dans le magazine Paris Match du 30 septembre.
L'histoire de Liliane Bettencourt par Liliane Bettencourt
Sur les photos, elle joue avec son teckel, pose dans ses salles prestigieuses, discute avec ses employés... Calme et heureuse, elle semble bien loin du tourbillon médiatique ! Après un voyage en images dans son passé, elle se confie dans les pages du magazine.
A 5 ans, Liliane Bettencourt perd sa mère et est élevée par son père, Eugène Schueller fondateur du groupe L'Oréal, un homme toujours occupé et entouré de femmes, mais toujours là pour elle. Il lui transmet "le goût du beau et le sens du digne" dit-elle. A 28 ans, elle épouse le ministre et député André Bettencourt et entame une nouvelle vie, entre L'Oréal et la vie politique de son mari, rencontrant les plus hauts diginitaires du monde.
"On prend des coups, on régularise tout"
Liliane Bettencourt apprécie manifestement parler de son vécu. Néanmoins, lorsque viennent les questions sur "l'affaire", elle change de ton. Interrogée sur Eric Woerth, elle déclare ne faire aucun lien sur cette proximité qui s'est créée entre ce ministre et elle.
Quant à Patrice de Maistre, l'un de ses gestionnaires mis sur le devant de la scène et qui avait embauché la femme d'Eric Woerth, elle reste fidèle : "Patrice est un homme que j'aime beaucoup, c'est quelqu'un de très intelligent, quelqu'un de très bien. Alors, oui, des bêtises ont été faites, il y a bien longtemps. On prend des coups, on régularise tout. Maintenant, c'est à lui de s'en occuper."
Quant aux écoutes faites à son domicile, elle dit ne pas avoir été atteinte. La perquisition chez elle ? "Je ne peux pas être choquée très longtemps !" s'exclame-t-elle. Sa solution pour surmonter tout cela : le yoga.
Liliane et sa fille : l'impossible réconciliation
Vient le sujet de sa fille, Françoise, qui a poursuivi en justice l'ami de sa mère, François-Marie Banier, pour abus de faiblesse. L'héritière ne se montre pas tendre avec son enfant abordant en premier lieu les relations avec son père, André Bettencourt : "Françoise était plus à l'aise avec son père. Avec son père, elle cherchait la satisfaction. Lui sentait qu'elle n'était pas heureuse. Elle ne magnétisait pas les autres. Avec elle, on reste dans le moment, on n'accroche pas."
Pour Liliane, Françoise n'a "jamais été satisfaite. [...] Elle aime mais elle a peur." Elle est particulièrement fataliste sur l'évolution de leur relation : "Lorsque les gens ne se comprennent pas, eh bien, ils ne se comprennent pas. On passe l'une à côté de l'autre." Sa fille lui reproche, selon Liliane, de ne pas être une "maman gâteau", Liliane la blâme elle d'être une "timorée" et d'être trop passive, de "ne pas mouiller sa chemise", remettant ainsi en cause son implication dans le groupe L'Oréal. Elle ne trouve rien qu'elle aime chez sa fille : ''Il faudrait que je cherche..."
La rancoeur habite aussi la femme la plus riche de France, blessée par le fait que sa fille ne se soit pas rapprochée d'elle après la mort d'André Bettencourt, mari de l'une, père de l'autre, en 2007. Elle lui en veut également d'avoir entrepris ses actions en justice deux semaines après son décès, sans avertir sa mère. Elle ne veut pas plus voir son gendre, Jean-Pierre Meyers mais le félicite sur un point : "Au moins il se tait, en tout cas dans les journaux."
François-Marie Banier, un ami trop gourmand qui appartient au passé
Après sa fille, c'est au tour de François-Marie Banier, écrivain, photographe, acteur de second rôle, dessinateur et peintre français. "Lui est follement doué, mais tellement brouillon. [...] Mais cette pagaille, dans notre amitié, m'a procuré un plaisir intense et on a ri follement. Il m'a intéressé, il a apporté beaucoup de vie et, je le repète, de pagaille et de rire."
Quant à l'argent qu'elle a donné à cet homme, près d'un milliard d'euros de dons en assurances-vie et en tableaux dans les années 1990 et 2000, elle explique désormais que c'est lui qui demandait de l'argent : "J'avais envie de le voir courir. Les gens qui font quelque chose, il faut les pousser à réaliser. Et c'est tout de même un grand amusement que de les voir à la manoeuvre." A présent, elle a mis un terme à cette amitié, précisant qu'il est "devenu trop fatigant". Elle ajoute : "Il est invivable. Il entend l'amitié comme exclusive, exigeante et surtout possessive."
C'est ainsi que l'on a appris cet été que Liliane Bettencourt ne fait plus de Banier son légataire universel. Sur ce sujet, elle ne s'étend pas : "Je n'ai pas envie de vous répondre." Toutefois, elle rappelle la beauté de leur amitié, même si c'est elle est au passé et se défend de céder du terrain à sa fille.
Femme en "bonne forme" selon le journaliste Arnaud Bizot qui l'a interrogée, Liliane Bettencourt veut montrer qu'elle va très bien, qu'elle est lucide ("la mise sous tutelle, c'est la prison", s'exclame-t-elle) et ne s'étend pas sur certaines questions, mais se montre plus déterminée que jamais sur les autres. "Je suis fatiguée des relations difficiles", dit-elle tout simplement.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien et le dossier sur Liliane Bettencourt dans le magazine Paris Match du 30 septembre.