L'année 2013 marquera le grand retour à la télé de Lio, star des années 80 et mémorable jurée de la Nouvelle Star saison 6 à 8. A partir du 30 janvier prochain, les fans de la chanteuse pourront en effet retrouver leur idole dans Tiger Lily, quatre femmes dans la vie. Diffusée chaque mercredi sur France 2 à raison de deux épisodes par soir, la nouvelle série de France 2 raconte l'histoire de quatre copines quadras, dans laquelle Lio interprète Muriel, une présentatrice de télé en couple avec une femme - un personnage pile poil en accord avec l'actualité.
Mais si à l'écran, Lio brille d'une aura de femme confiante, épanouie et à qui tout réussit, dans la "vraie" vie, les choses ne sont pas si simples. "Je suis animée par une nécessité absolue : mes six enfants, dont aucun n'est indépendant financièrement et dont aucun des pères ne verse plus de pension, confie-t-elle au magazine Paris Match. Je n'ai pas le choix, ou je marche ou je crève ! Les seuls moments où j'ai respiré ont été mes trois années de jurée dans la Nouvelle star. Quel délice de pouvoir se réveiller le matin sans l'angoisse des factures à payer."
La période Nouvelle Star désormais bien derrière elle, c'est aussi à la vie parisienne que Lio a dit au revoir. Récemment installée dans les environs de Bruxelles, "dans une petite maison avec un petit jardinet", la chanteuse profite d'une vie de famille enfin calme et apaisée. Ce qui ne fut pas le cas il y a quelques années encore. "J'ai fait vivre des choses très dures à mes enfants, pour lesquelles je m'en voudrai toute ma vie", révèle la brune qui ne compte pas pour des prunes avant de livrer une terrible histoire. Sa terrible histoire. "Après la naissance d'Esméralda, mon troisième enfant, j'ai rencontré un homme qui paraissait merveilleux mais dont la brutalité s'est déclenchée lorsque je suis tombée enceinte des jumelles. Il a commencé à me battre de plus en plus souvent, de plus en plus violemment. [...] J'étais un pervers narcissique et je ne le savais pas. Petit à petit, je suis tombée dans l'aliénation et mes aînés ont assisté à toute cette violence."
Terrorisée par ce déchaînement de violence, Lio décide alors de s'enfuir avec ses enfants. Un laps de temps pendant lequel toute la petite famille sera en mouvement permanent : "Je me cachais de meublé en meublé, ne restant jamais longtemps au même endroit par crainte qu'il ne retrouve ma trace [...] Je n'avais même pas d'argent pour remplir mon chariot. Cela a été la période la plus dure de ma vie." Et la psychose atteint son paroxysme lorsque, alors qu'elle est réfugiée dans un hôtel, l'homme en question finit par la retrouver. "Il s'est présenté au réceptionniste avec un journal où nous étions photographiés ensemble. [...] Et le type l'a laissé faire. Cette journée où j'ai subi des violences devant ma fille de 3 ans a été la pire de ma vie."
Son salut, Lio le doit à une personne qui lui est particulièrement chère : sa soeur, Helena Noguerra. "Sans elle, sans son regard sur moi lorsque j'étais battue, sans son coup de fil à SOS Femmes battues, je serais morte." Une présence similaire aurait peut-être pu profiter à son amie Marie Trintignant, décédée sous les coups de son compagnon, Bertrand Cantat. Avant le drame qui s'est déroulé à Vilnius en Lituanie, l'actrice et la chanteuse étaient en effet très proches. "Je tournais alors avec Marie un téléfilm sur la vie de Colette sous la direction de sa mère, Nadine Trintignant", raconte la Belge. "Cantat avait absolument tenu à être présent sur le tournage et ne lâchait pas Marie d'une semelle. Il la harcelait tellement. J'adorais Marie. [...] J'avais l'impression de revivre ma propre histoire auprès d'un pervers narcissique qui ne se soigne pas pour la bonne raison qu'il n'a pas conscience de sa pathologie."
Le genre d'expérience dont on ne sort bien évidemment pas indemne. Aujourd'hui, Lio "n'a plus confiance en personne." "Je conserve ma pulsion de vie tout en sachant que la plupart des humains sont veules et pleutres."
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Lio dans le magazine Paris Match actuellement en kiosques.