Bien remis de l'échec commercial et public de The Search, Michel Hazanavicius a tourné la page et s'est remis au travail. Le réalisateur français planche sur quelque chose de totalement différent, à cheval entre le biopic et le drame romantique : Redoutable.
Le tournage de ce long métrage qui dépeint la relation "tendre et affectueuse" du cinéaste Jean-Luc Godard avec l'actrice Anne Wiazemsky, a débuté à Paris où il ne passe d'ailleurs pas inaperçu. Ces 26 et 27 juillet, les riverains du Ier arrondissement et en particulier de la Rue de la Pyramide avaient été prévenus que l'auteur des OSS 117 viendrait tourner par chez eux. Des prises de vues qui s'étaient étalées sur toute la journée – et même jusqu'à 23h pour ce qui est du 26 juillet – et pour lesquelles le frère de Serge Hazanavicius a mobilisé du bon monde.
En effet, on a croisé celui qui campera Jean-Luc Godard à l'écran, Louis Garrel. L'acteur n'était d'ailleurs pas si reconnaissable que d'ordinaire, lui qui arborait une coupe de cheveux avec un crâne par endroit dégarni. Non loin de lui, Stacy Martin – la révélation de Nymphomaniac – campe Anne Wiazemsky, actrice et écrivaine qui fut la muse de Godard dans bien des films, dont La Chinoise (en 1967) puis Week-end, Vent d'est ou encore Tout va bien.
Plus surprenant en revanche, puisque jusqu'ici peu évoquée dans les synopsis et casting officiels, la présence de Bérénice Bejo, compagne à la ville du réalisateur. La jeune femme, qui collabore régulièrement avec son homme – d'OSS 117 à The Search en passant par The Artist qui lui voudra un César de la meilleure actrice en 2012 – écope d'un second rôle et se trouvait bras dessus bras dessous avec Micha Lescot, brillant acteur de théâtre (Musée haut, musée bas, Ivanov) que l'on a pu voir au cinéma dans Saint Laurent. Grégory Gadebois complète la belle distribution de ce film prévu pour 2017.
L'histoire nous emmènera en 1967 où Jean-Luc Godard, le cinéaste le plus en vue de sa génération, tourne La Chinoise avec la femme qu'il aime, Anne Wiazemsky, de 20 ans sa cadette. Ils sont heureux, amoureux, séduisants, ils se marient. Mais la réception du film à sa sortie enclenche chez Jean-Luc une remise en question profonde. Mai 68 va amplifier le processus, et la crise que traverse Jean-Luc, de conflits en malentendus, va le transformer profondément. Son rapport au monde, mais surtout à lui même, devient de plus en plus conflictuel, de plus en plus radical, de plus en plus dur. Jean-Luc veut faire la révolution, c'est entendu, mais concrètement il est surtout destructeur, et cela engendre souvent des décalages avec la réalité qui créent des situations aussi violentes que comiques. Mais l'homme est intelligent et pugnace, et il va suivre ses convictions et ses choix jusqu'au point de rupture...