Parce que le cinéma est taraudé par les superstitions, Ludivine Sagnier pourrait croire à une malédiction. En l'espace de quelques années, les trois réalisateurs cultes avec lesquels elle a tourné sont morts, laissant derrière eux quelques pages incontournables du cinéma français. Ainsi, Alain Corneau (Crime d'amour) disparaissait en août 2010, suivi par Claude Chabrol (La Fille coupée en deux) en septembre. Et il y a deux mois, c'était au tour de Claude Miller, qui lui avait offert de beaux rôles dans La Petite Lili (2003) et Un secret (2007).
À La Parisienne, l'actrice avoue : "Je viens de traverser une période assez noire en perdant, en peu de temps, trois de mes réalisateurs préférés : Alain Corneau, Claude Miller et Claude Chabrol. J'ai l'impression de tourner une page... Il est donc temps que je m'oriente vers des réalisateurs plus jeunes, comme Christophe Honoré !"
Après avoir parcouru les rues nocturnes de Paris dans Les Chansons d'amour (2007) et incarné une jeune Catherine Deneuve dans Les bien-aimés (2011), Ludivine Sagnier prépare Nouveau Roman, sa première pièce de théâtre avec le réalisateur, présentée au Festival d'Avignon en juillet prochain : "Je n'ai pas fait de théâtre depuis longtemps, mais j'ai eu l'occasion de remonter sur scène dernièrement, avec Alex Beaupain [notamment compositeur des comédies musicales de Christophe Honoré] pour chanter quelques chansons. J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir, excitée par l'éphémère."
Nouveau Roman raconte la naissance du mouvement qui a révolutionné la littérature dans les années 50. Le défi est de taille pour Ludivine Sagnier, qui incarnera la célèbre Nathalie Sarraute, femme de lettres russe de 60 ans : "Oui, la doyenne du groupe... Heureusement, physiquement, mon rôle n'est pas de jouer la vieillesse. C'est comme interpréter Edith Piaf dans La Môme, je ne fais pas de mimétisme forcené."
Alors que The Devil's Double de Lee Tamahori n'a pas eu droit à une sortie cinéma en France, la comédienne de 32 ans évoque enfin ses futurs projets : "Pour la première fois, je vais tourner une comédie romantique avec Nicolas Bedos, dont j'adore la personnalité, irritable et adorable à la fois. Et j'enchaîne ensuite avec un film noir réalisé par Benoit Delépine, avec Barbet Schroeder en comédien et non derrière la caméra. Un événement !" Le come-back est donc assuré pour Ludivine Sagnier.
Retrouvez l'interview dans La Parisienne, 2 juin 2012.