Jamais sans ma fille a été un best-seller de Betty Mahmoody vendu des millions d'exemplaires, un film à succès - mais controversé - sorti en 1991 avec Sally Field, mais surtout une histoire vraie qui a bouleversé la vie de la famille Mahmoody ainsi que l'opinion publique. Presque trente ans après les faits, la petite fille faite prisonnière au côté de sa mère par son propre père, Bozorg Mahmoody, dans un Iran sous le régime de la République islamique de Khomeini, témoigne de son périple vers la liberté dans un ouvrage tout simplement intitulé Vers la liberté.
Comme le révèle le magazine Closer, la petite fille, Mahtob Mammoody a bien grandi. Aujourd'hui âgée de 35 ans et diplômée en psychologie, la jeune femme a le recul nécessaire pour analyser ce qui s'est passé et ce qui lui a permis de se reconstruire. Comme sa mère Betty l'a fait avant elle, Mahtob a donc choisi les mots afin de soigner ses blessures. Il faut dire que ce qu'elle a vécu alors qu'elle n'avait que 4 ans resterait dans toutes les mémoires.
Avec sa mère Betty et son père, elle s'est envolée en 1984 pour un séjour de deux semaines en Iran. Des vacances en guise de rencontre avec cette partie de la famille qu'elle ne connaissait pas et qui se sont rapidement transformées en des mois de calvaire. "Nous ne rentrons pas. Vous restez en Iran jusqu'à la mort. Maintenant vous êtes dans mon pays. Vous devez respecter mes règles", a alors déclaré ce papa qu'elle ne reconnaissait plus. "C'est le jour où mon père bien-aimé s'est changé en monstre", résume-t-elle avec son regard d'adulte.
Comme une vraie petite Iranienne, elle a alors été inscrite à l'école et devait, comme les autres enfants, démontrer une haine farouche envers l'Amérique. Afin d'éviter les coups à la maison, elle jouait donc le jeu pendant que sa mère, elle, tentait de trouver un moyen de partir, "des plans de fuite qui tombent à l'eau les uns après les autres", raconte-t-elle. Finalement, ce sont des Iraniens, éloignés de l'idéologie des mollahs, qui ont permis à la mère et à la fille de partir et ce, par tous les moyens et en traversant plusieurs pays.
De retour aux États-Unis après presque deux ans de calvaire, les deux femmes n'étaient pourtant pas à l'abri : "la promesse de mon père de nous retrouver, de tuer maman et de me ramener en Iran planait toujours au-dessus de nos têtes". Alors le meilleur moyen qu'a trouvé sa mère pour les protéger a été de rendre l'affaire publique. Cependant, la multiplication des interviews et la parution du livre n'ont pas empêché les deux femmes de déménager plus de 32 fois.
Ce n'est finalement qu'en 2009 lorsque son père Bozorg Mahmoody décède que Mahtob et Betty Mahmoody trouvent enfin la paix totale : "Aujourd'hui, je suis libre", lâche-t-elle avec soulagement. Alors que sa mère Betty est connue aujourd'hui pour sa lutte sans relâche pour les droits de l'enfant, Mahtob, elle, en est encore au stade de l'introspection.
Vers la liberté de Mahtob Mahmoody (édité par Jean-Claude Gawsewitch) est en vente depuis le mois d'août.