"Je reviendrai à Montréal dans un grand Boeing bleu de mer", chantait Robert Charlebois en 1976. En réalité, il n'a jamais vraiment quitté sa ville natale, ou à tout le moins sa région, le Québec, qu'il chante si bien et qu'il aime tant. Preuve de cet attachement, le chanteur y a fait l'acquisition d'un chalet, une résidence secondaire, comme de nombreux habitants de cette province s'en offrent à la campagne. Généralement, la maison est en bois et située non loin de lacs, gelés en hiver et propices à la baignade aux beaux jours. C'est exactement ce petit paradis dans lequel se retranche le chanteur ainsi que l'ont constaté il y a quelques jours nos confrères de Paris Match qui ont eu la chance d'y être invités.
La demeure se situe à une heure de route de Montréal, dans les Laurentides, vaste région montagneuse recouverte par les forêts, parsemée de rivières et de lacs. C'est tout au bord de l'un d'eux, baptisé Echo, qu'a été bâti le chalet de Robert Charlebois il y a une centaine d'années. "Mon épouse voulait une maison au bord de l'eau", explique-t-il à nos confrères, évoquant Laurence, celle qui partage sa vie depuis quarante ans. Mais le chanteur avait lui aussi de bonnes raisons de s'installer là puisque tout proche, explique-t-il, se trouve "un studio d'enregistrement mythique, où de nombreuses stars comme Bowie ou Sting sont passées." Non loin de là, il peut aussi profiter des pistes de ski et d'un golf sur lequel il va souvent enchaîner quelques trous.
Il y a quarante-cinq ans, l'artiste et sa femme craquaient donc pour ce petit havre de paix. Robert venait de rencontrer Laurence qui travaillait à Europe 1 comme assistante. Suite à leur coup de foudre, tous deux sont partis traverser les Etats-Unis en camping-car en s'offrant une halte à Las Vegas le 7 avril 1977 pour se marier à la hâte. "Heureusement qu'un Japonais passait par là, on a pu l'alpaguer et faire une photo, c'est la seule qu'on ait", se réjouit Laurence auprès de Paris Match en ajoutant rieuse : "Sans regrets. Je ne me voyais pas épouser à la mairie du XVI arrondissement de Paris cet énergumène avec ses pantalons pattes d'eph." C'est au retour de son voyage qu'ils s'installent dans les Laurentides. Depuis lors, Laurence est son principal soutien, toujours présente à ses côtés, notamment dans les grandes oaccasions.
Le chalet, "d'un vert pimpant", soulignent nos confrères, se fond parfaitement dans ce décor forestier et lacustre. Généralement, ces demeures qui ne sont pas utilisées toute l'année, sont plutôt rustiques. Celle de Robert Charlebois ne déroge pas à la règle. L'entrée est "toute simple" et le vestibule "étroit" remarque notre confrère qui poursuit son descriptif en notant la présence inattendue d'un billard dans la cuisine. Pour le reste, l'humble logis est truffé de références à la musique. Comme ce piano Steinway que lui a offert Eddy Barclay et qui trône dans la véranda. Dans le salon mansardé s'élance aussi une cheminée, équipement indispensable de ces contrées où le mercure descend régulièrement sous les moins 20°C. Et puis, il y a les innombrables souvenirs de cet artiste qui a fait ses débuts en 1962, il y a 62 ans ! Des photos, notamment, rappellent au visiteur qu'il a croisé la route des Dalida, Charles Trenet, Rockefeller ou Justin Trudeau.
Ces lacs autours desquels les Montréalais vont chercher la quiétude sont le plus souvent bordés par de nombreux chalets. Or, les voisins de Robert Charlebois sont des amis du couple, avec qui il partent même en vacances. Et pour ajouter à cette convivialité, Jérôme et Victor, leurs deux fils vivent "juste à côté".
Les deux enfants du couple ont aujourd'hui une quarantaine d'années. Sur Instagram, une récente photo montre les deux parents et leur progéniture réunis pour les fêtes de Noël. Ils sont de toute façon très proches puisque lors de la venue de notre confrère pour son reportage, tous deux étaient présents autour d'un barbecue sur lequel rougissaient d'énormes homards, un met très classique dans cette région à cette saison.
Aux fourneaux, Robert pouvait compter sur les compétences de Victor, l'aîné, qui a monté un business dans la restauration. Il possède trois établissements, baptisés L'Assommoir et un service de traiteur. Jérôme, le plus jeune, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à son géniteur, a suivi ses traces, il est musicien chanteur et compositeur.
C'est lui qui le 9 mai dernier a donné des nouvelles de son père... Ce jour-là, alors qu'il entamait les répétitions pour le spectacle qu'il devait donner le soir même à la Joliette, petite ville non loin de Montréal, le chanteur a fait peur à tous ses admirateurs, parmi lesquels on compte Patrick Bruel. Victime d'un malaise, il a dû annuler sa représentation. Une alerte sans conséquence, ce n'était qu'un malaise vagal. Il n'a pas empêché l'artiste de se rendre à Paris quelques jours plus tard pour une série de dix représentations sur la scène de Bobino. Fringant, Charlebois est toujours vert, malgré ses 80 ans.