

Son point de vue est tranché sur la question de la place de la femme dans le cinéma. La réalisatrice Maïwenn s'était ainsi détachée du documentaire de Julie Gayet qui s'interroge sur le peu de cinéastes femmes ou de la sélection du Festival de Cannes qui manque de femmes derrière la caméra. Celle à qui l'on doit les bouleversants Bal des actrices, Polisse et Mon roi bouscule les idées, qu'on soit d'accord ou pas avec elle. Marraine de la campagne "Merci" célébrant les 40 femmes qui ont inspiré les autres, elle se confie dans Marie Claire, en toute franchise.
Maman d'un garçon et d'une fille, Diego – qu'elle a eu avec Jean-Yves Le Fur – et Shanna – dont le père est Luc Besson –, Maïwenn parlera de l'amour aliénant provoqué par leur naissance : "Quand on a des enfants, l'indépendance c'est fini. On devient esclave d'amour jusqu'à la fin de nos jours." La cinéaste passionnée réagira ensuite à l'idée suivante "être mère, c'est aussi la fin de l'insouciance" : "Moi j'ai eu ma fille à 16 ans, je ne sais plus trop comment c'était avant. Il vaut mieux être esclave que détachée. J'ai pu constater que les enfants se remettent toujours d'une mère étouffante mais pas d'une mère qui n'a pas été là. C'est ce que je leur dis souvent, quand je les soûle : 'T'inquiète, tu vas t'en remettre.'"
Sa fille Shanna Besson est désormais adulte et oeuvre comme photographe de plateau : "Elle est à un âge où elle n'a plus trop envie qu'on lui transmette des choses. Elle a plutôt envie de me transmettre, de renverser les rôles. Ce qui est fascinant avec les enfants, c'est que dès leur naissance, on sème beaucoup de choses, physiques, spirituelles, mais ils se construisent sur la contradiction. Ils ne font que nous tuer, nous tuer, nous tuer... et puis tout à coup, il y a un truc qui sort, un moment de maturité, et on se dit : 'ouf, cela valait le coup que je me casse la tête.'"
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Marie Claire du mois d'avril 2017
