Maïwenn, saluée par un jury de détenus, se confie à coeur ouvert

Maïwenn, grande perdante lors de la 37ème cérémonie des César d'où elle n'est ressortie qu'avec deux trophées, a largement de quoi se consoler. Son film Polisse a reçu la plus belle et significative des récompenses : le prix le plus convoité lors du festival "Fleury Fait Son Cinéma". Vous avez bien compris, Polisse a été salué par des détenus, ceux de la prison de Fleury-Mérogis dans l'Essonne (91).

Pour la troisième édition du festival organisé par l'Arac (Association de Recherche d'Animations Culturelles), le Spip (Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation), l'association Lire C'est Écrire et la Fondation M6, c'est Ludivine Sagnier qui ouvrait le bal le 5 mars dernier, accompagnée de professionnels du cinéma et d'un jury de personnes incarcérées. Neuf films leur ont été proposés, évoquant les thèmes de société, la justice, la police et la prison. Mais c'est bien Maïwenn qui a remporté le Saint-Graal !

"C'est mieux qu'à Cannes, mieux qu'aux César !" déclare au Parisien la jolie réalisatrice de 35 ans, originaire des Lilas en Seine-Saint-Denis (93), avant d'ajouter : "Les débats autour de mon film sont souvent dominés par les préjugés. Ici, nous sommes dans la paroisse du non-jugement."

Ce prix si particulier, décerné "au coeur" selon ses propres mots, consolera Maïwenn et la confortera dans son orientation. Le film aux plus de deux millions de spectateurs, gros hit de l'année 2011, a franchi les murs et les barreaux de la prison.

"J'ai commencé à écrire Polisse en venant ici rendre visite à mon compagnon. Il (Le rappeur/acteur JoeyStarr) ne savait pas au début que j'écrivais ce film", dévoile la brune introvertie pour qui "la boucle est bouclée." Elle revient plus amplement sur son ex-conjoint dans l'émission Itinéraires de Valérie Trierweiler, dont elle était l'invitée : "C'est le fait d'avoir été amoureuse de lui qui m'a donné envie d'écrire ce film là."

Au cours de cette interview inédite, Maïwenn se confie à coeur ouvert, évoquant le dégoût qu'elle ressent envers sa mère, son envie de se forger "une carapace" : "C'est nécessaire pour se protéger. Je suis entourée de gens cruels, opportunistes, habités... C'est peut-être grâce à ça que j'arrive à faire ces films, mais c'est aussi à cause de ça que j'ai du mal à encaisser certaines choses..." On se souvient comment Maïwenn avait craqué pendant l'émission C' est à vous quand Alessandra Sublet avait montré une photo de sa mère...

Vous pouvez revoir les confidences de Maïwenn à la journaliste compagne de François Hollande en cliquant sur ce lien, replay de l'émission de Direct 8 diffusée hier vendredi 16 mars à 23h40.

Igor Nkodia