Rose McGowan ne lâchera pas l'affaire ! Dans le magazine Society, dont elle fait la couverture, la figure de proue du mouvement #MeToo s'épanche très largement sur ces derniers mois, son combat judiciaire et moral pour faire tomber Harvey Weinstein et tous les autres porcs. "Si je voulais, je pourrais faire cramer Hollywood", lâche l'actrice qui a elle-même victime du célèbre producteur hollywoodien.
Dans l'entretien, il en est largement question. Et l'ex-star de Charmed ne mâche pas ses mots, enchaînant les accusations. Elle revient notamment sur ses affirmations selon lesquelles Weinstein était protégé par les plus hautes sphères américaines, et notamment de certains politiques... du parti démocrate. "C'était l'un des plus gros donateurs du parti, il a personnellement financé une partie des deux campagnes de Barack Obama", assure-t-elle, avant de poursuivre : "La fille d'Obama [Malia, NDLR] était sa stagiaire – bon, je vous rassure, il l'a épargnée, il n'est pas si fou."
À l'écouter, Harvey Weinstein "a les mêmes avocats qu'Al Gore en 2000 et que le clan Clinton". Autant de dénonciations qu'elle avait faites au OZY Festival, où était d'ailleurs présente Hillary Clinton, mais aussi l'actuel chef du parti démocrate. "Je les ai publiquement dénoncés. Et dans les coulisses, je voulais les confronter, mais le service de protection des personnalités a fait en sorte que l'on ne puisse pas se croiser", croit savoir Rose McGowan.
Elle évoque également, et très ouvertement, ses soucis financiers. Si elle confirme avoir l'accord de 100 000 dollars passé avec Weinstein (elle avait alors accepté de ne pas porter plainte), la comédienne et réalisatrice affirme que le producteur continue de lui mener la vie dure depuis. Parce qu'elle ne veut pas se taire. "Aujourd'hui, il essaie de me ruiner en multipliant les recours à la justice, et les frais qui vont avec. Des factures, des factures, et encore des factures. J'ai vendu ma maison, la seule chose qu'ils peuvent encore me prendre, c'est ma vie. C'est tout ce qu'il me reste", déplore Rose McGowan, qui dit aussi se sentir seule et avoir "failli craquer". "Ma santé s'est détériorée, j'étais malade tout le temps", assure-t-elle, ajoutant avoir "perdu tout espoir de carrière" en prime. Et de positiver néanmoins : "Je pense surtout à ce que le monde y a gagné : j'ai offert une voix à toutes les victimes. Pas juste les victimes d'Hollywood, mais les victimes du monde entier."
Interview à retrouver en intégralité dans Society, numéro du 6 septembre 2018.