C'est la triste histoire d'une star de la musique gitane trop souvent oubliée et désormais ruinée... Guitariste roi du flamenco, Manitas de Plata est à 93 ans très affaibli et ne se déplace qu'en fauteuil roulant. Ruiné malgré ses 93 millions d'albums vendus, l'ancien habitué des plateaux télé se retrouve même dans l'impossibilité de payer le dispositif médical dont il a besoin pour vivre au quotidien. Une situation de détresse à propos de laquelle le guitariste aux "doigts de fée" se confie dans les pages du magazine France Dimanche...
Beaucoup doivent se demander comment Manitas de Plata, après avoir connu un tel succès et côtoyé les plus grands comme Pablo Picasso ou Salvador Dali, peut aujourd'hui se retrouver sans le sou dans un petit appartement de 24 m² à La Grande-Motte. La cause ? La faute à une générosité aussi grande que son talent. "Toute ma vie, j'ai fait vivre plusieurs familles et il m'arrivait souvent de payer un mariage, une communion ou un enterrement à des cousins éloignés ou à des Gitans que je connaissais à peine. Je ne le regrette pas. Ce qui est dur, c'est de voir que lorsque vous n'êtes plus dans la lumière, quasiment tout le monde vous oublie", regrette l'icône née dans une caravane à Sète.
Comme le racontait récemment son fils Fernando (50 ans) au Parisien, Manitas de Plata a dilapidé sa fortune aussi vite que ses disques se vendaient. Et malheureusement, le guitariste à la crinière argentée a trop souvent préféré l'investir dans des voitures de luxe plutôt que dans la pierre. "Pour nous, les Gitans, acheter de la terre, ça ne se fait pas. La terre, c'est pour les morts. Maintenant, je vois ça différemment. J'aurais dû le faire", estime-t-il avec le recul.
Déjà ruiné et endetté, Manitas de Plata, hospitalisé en avril pour des problèmes de tension, doit en plus gérer une santé qu'on imagine fragile vu son grand âge. "J'ai des problèmes de tension et mes jambes ne me portent plus", déplore-t-il, ce qui ne l'empêche pas de rêver à un retour sur scène, lui qui était apparu à l'Olympia l'année dernière. "J'aimerais avoir de nouveaux contrats, remonter sur scène et faire des disques. Le public me manque beaucoup. Aujourd'hui, malheureusement, c'est fini. Mon fils, Manero, décédé l'an dernier, me manque aussi énormément", confie-t-il, émouvant.
Heureusement, Manitas de Plata peut compter sur la mobilisation de sa famille et de son ex-compagne Nathalie, qui a créé une association pour lui venir en aide. "Si j'avais eu plus d'argent, j'aurais réglé les choses moi-même. (...) Ce n'est malheureusement pas le cas. Manitas, qui a ému et fait rêver tant de gens avec sa musique, fait partie de notre patrimoine, il est d'ailleurs chevalier des Arts et des Lettres. Nous ne pouvons pas l'abandonner", explique-t-elle. Son avocat Jacques Martin espère quant à lui que le conseil général apportera son aide la star de la musique gitane.
L'interview complète de Manitas de Plata est à retrouver dans le "France dimanche" du 9 août 2013.