Star de la musique gitane et de tous les plateaux télé dans les années 70 et 80, Manitas de Plata a longtemps mené un train de vie fastueux... Mais à 92 ans, l'icône de la musique gitane est aujourd'hui ruinée et a besoin d'aide. Hospitalisé en avril dernier pour des problèmes de tension, le guitariste aux mains d'argent se retrouve isolé et dans l'incapacité de payer le dispositif médical nécessaire pour vivre. Son ex-compagne et son fils lancent donc un appel à l'aide dans Le Parisien...
Loin de sa gloire passée, c'est dans un petit 24m² que Manitas de Plata vit aujourd'hui, à La Grand-Motte. Jadis ambassadeur de la musique gitane aux quatre coins du monde, le roi de la guitare ne peut aujourd'hui plus se déplacer seul et sans un fauteuil roulant. Une assistance qui a un coût, qu'il peut malheureusement difficilement supporter... "Manitas est en perte d'autonomie. Il lui faut des auxiliaires de vie en permanence. Sa retraite, 1300 euros par mois, ne lui permet pas de payer ces aides", explique son ex-compagne Nathalie. Lui aussi décidé à venir en aide à la star, le maire de son fief de La Grande-Motte, Stéphan Rossignol, s'active pour trouver des financements. "Le dossier est compliqué. Manitas a égaré des documents. Aujourd'hui, nous en sommes à tenter, avec le conseil général, de trouver des solutions exceptionnelles pour venir en aide à cet artiste qui a tellement apporté", raconte-t-il.
Car depuis ses années fastes, durant lesquelles il a vendu 93 millions d'albums et côtoyé les plus grands artistes comme son ami Salvador Dali ou Pablo Picasso, Manitas de Plata a dilapidé toute sa fortune. "Dans la communauté gitane de Montpellier, mon père a toujours payé pour tout le monde, assure son fils Fernando, âgé de 50 ans et lui aussi guitariste. Aujourd'hui, ceux qui vivaient à ses dépens à ses heures de gloire sont absents". Trois Rolls Royce, une Maserati... Fernando a longtemps vu son père dépenser sans compter. "On lui disait d'acheter du terrain, de placer son argent dans des villas. Mais lui répondait que la terre c'était pour les morts", déplore-t-il. Preuve que son papa n'avait que faire de l'argent, ce dernier raconte même comment il aurait un jour jeté des toiles trop encombrantes de maîtres comme Picasso ou Dali ou comment il transportait dans le coffre de sa Rolls des valises pleines de billets qu'il distribuait à tous...
Mais cette période dorée est bel et bien terminée. Aujourd'hui, le fisc récupère désormais les droits d'auteur de Manitas de Plata, aperçu l'année dernière à l'Olympia pour la soirée de Chico Castillo, pour payer ses dettes tandis qu'il s'affaiblit. La solution passerait également désormais par une association de soutien, idée de son avocat et ami Jacques Marin. En attendant, espérons que l'état de santé de Manitas s'améliore...