Suite d'un épisode survenu en décembre dernier, lorsque des noms d'oiseaux étaient venus perturber la magie de Noël, Marcel Campion comparaissait vendredi devant le tribunal corectionnel de Paris.
En décembre dernier, le roi des forains âgé de 70 ans, gérant de la Foire du Trône, des manèges des Tuileries ainsi que, au moment des faits, du Marché de Noël des Champs-Elysées, avait eu maille à partir avec des agents de l'Urssaf et des policiers en opération sur ce dernier site.
Alerté de la présence de ces équipes de lutte contre le travail illégal, qui effectuaient un contrôle (à la suite duquel un seul commerçant a été interdit d'activité), le forain en chef était intervenu : il avait insulté les agents et les avaient menacés "d'appeler leur 'patron' pour faire cesser cette opération". Placé en garde à vue puis libéré, le tribunal a requis vendredi dernier 2 mois de prison avec sursis et 3 000 euros d'amende à l'encontre de Marcel Campion, pour "injure à fonctionnaire".
L'épisode faisait suite à un premier accrochage survenu au mois de novembre, lorsque les agents de l'Urssaf était venus accompagnés d'une équipe technique réalisant un sujet pour l'émission télé Combien ça coûte. "J'ai vu des contrôles toute ma vie, mais pas de cette manière, s'est défendu Campion. C'était une scène de théâtre. C'est ce qui m'a amené à les insulter. J'ai expliqué au tribunal que c'est l'inspecteur qui avait fait du travail dissimulé puisqu'il était venu avec une équipe de télévision. Il est revenu une deuxième fois avec des policiers pour se venger."
Marcel Campion a par ailleurs bénéficié du témoignage de Xavier Bertrand, ancien ministre du Travail et actuel secrétaire général de l'UMP : "Je l'ai fait citer comme témoin. J'étais surpris qu'il soit là. Il a juste donné des explications sur le ticket emploi".
L'avocat des plaignants déplore pour sa part, rapporte Le Parisien, que l'ancien ministre n'ait pas eu le moindre mot pour "ces agents, ces fonctionnaires de l'Etat qui interviennent dans des conditions de plus en plus difficiles". La partie civile a réclamé 10 000 euros au titre du préjudice moral.
Jugement mis en délibéré au 18 juin.