C'est une affaire qui a bouleversé le petit monde du judo lorsqu'elle a éclaté le 28 novembre dernier du côté du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), dans l'appartement occupée par Margaux Pinot. Une violente dispute a lieu entre la jeune femme de 27 ans, championne olympique avec l'équipe mixte de judo aux derniers JO de Tokyo, et son compagnon et entraîneur de l'époque, Alain Schmitt. S'ensuit une affaire judiciaire et médiatique où les deux anciens amants opposent leurs visions très différentes des faits par médias interposés. Peu de temps après le début de l'affaire jugée par la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Bobigny, la juge décide de relaxer l'homme de 38 ans.
Selon le journal L'Équipe, qui a eu accès à des documents officiels, il y a plusieurs raisons à cette relaxe. La juge en charge de l'affaire a d'abord exclu les témoignages des proches des deux protagonistes. "Aucun n'a été témoin ni des faits jugés, ni même de la relation de couple dont ils racontent pour l'essentiel des épisodes qui leur ont été relatés par Alain Schmitt ou Margaux Pinot, chacun décrivant l'autre comme agressif", indique la juge Sonia Lumbroso. Ensuite, elle évoque les déclarations faites par Margaux Pinot aux policiers après la dispute. Si ses déclarations sont "plutôt confortées par les constatations médicales", il reste un élément qui ne colle pas. "Il n'est pas relevé de lésions correspondant au fait qu'Alain Schmitt lui aurait cogné la tête à plusieurs reprises contre le sol", précise-t-elle.
Margaux Pinot a eu des déclarations qui ont quelque peu évolué au fil du temps et qui peuvent être contredites par les faits
Un autre élément a visiblement fait pencher la balance pour la relaxe, l'inconstance de la jeune femme, soutenue par d'autres athlètes dans cette épreuve, dans ses déclarations. "Il doit être relevé que Margaux Pinot a eu des déclarations qui ont quelque peu évolué au fil du temps et qui peuvent être contredites par les faits", indique la juge, qui donne l'exemple du moment où elle se réfugie chez sa voisine : "Elle dit immédiatement qu'elle a subi des violences parce qu'elle voulait changer d'entraîneur, ce qui est à l'évidence faux, et elle ne l'a plus soutenu par la suite".
Si les témoignages ont donc été exclus en grande partie, l'un d'eux a tout de même été retenu, celui de Madeleine Malonga, judokate entraînée par Alain Schmitt et ami de Margaux Pinot. Cette dernière évoque une relation loin d'être simple entre les deux. "Elle a témoigné à la fois d'une relation amoureuse longtemps tenue secrète, compliquée, avec des velléités de séparation de la part de Margaux Pinot mais aussi du caractère plutôt posé d'Alain Schmitt qu'elle n'a jamais vu violent ou avoir des accès de colère, même alcoolisé, ajoutant: il peut être méchant verbalement mais pas physiquement", indique la juge Lumbroso.
Une affaire très complexe donc, mais devant le manque d'évidence au niveau des preuves, la juge a donc décidé de relaxer Alain Schmitt, au grand dam de Margaux Pinot.
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