Alors qu'elle brille chaque samedi soir en tant que jurée dans Danse avec les stars, Marie-Claude Pietragalla se retrouve au coeur d'une polémique. Une pétition a été signée contre l'ancienne danseuse étoile, par des parents d'élèves d'une école de la ville de Bagnolet. La jurée de DALS s'avoue "profondément blessée".
Cela fait cinq ans que la compagnie Théâtre du Corps, compagnie de Marie-Claude Pietragalla et de son compagnon Julien Derouault, est installée au 12 rue Gustave-Nicklès, à Bagnolet, à proximité de la porte de Montreuil. Des locaux qui lui avaient été attribués par l'ancien maire PCF de la commune selon une convention dite d'occupation précaire, comme le précise l'AFP du 27 novembre. De quoi agacer des parents d'élèves de Jules-Ferry, groupe scolaire limitrophe, dont les locaux actuels sont trop exigus pour les 500 enfants qui y sont scolarisés. Ils ont donc lancé une pétition demandant au nouveau maire PS Tony Di Martino de "tenir sa promesse de campagne" en réaffectant cet espace de 450 m² à l'établissement scolaire.
Verena von Derschau, mère d'élèves, a confié : "On n'a rien contre Mme Pietragalla, mais on a quelque chose contre la mise à disposition, pour 1 000 euros par mois, de 450 m² de locaux municipaux à un acteur privé qui, en plus, se fait plein d'argent en les sous-louant à d'autres compagnies de danse." Et d'ajouter que la jurée de DALS5 n'a "fait aucun effort particulier pour ouvrir son centre aux enfants du quartier, pour beaucoup issus de familles modestes".
L'entourage du maire a promis de réagir ce jeudi 27 novembre : "On envisage de demander à Mme Pietragalla de partir", d'ici à l'expiration du bail en septembre 2015. Ce dernier a reconnu ainsi que "les besoins de l'école Jules-Ferry sont avérés".
De son côté, Marie-Claude Pietragalla a tenu à s'exprimer via un communiqué, ce vendredi 28 novembre. "Tout au long de ma vie d'artiste, j'ai toujours privilégié le lien indéfectible avec le public basé sur l'amour et la passion de la danse depuis 35 ans, écrit-elle. Le Théâtre du Corps est le résultat d'années de travail, de recherche, de créations, de spectacles et d'enthousiasme. Je suis profondément blessée dans ce que j'ai de plus intime, en lisant la violence des propos à mon égard. Je suis une mère [elle est maman d'une petite Lola, 10 ans, NDLR] et comprends la problématique des parents d'élèves de l'école Jules-Ferry mais pense que l'on se trompe de cible en pointant du doigt une compagnie indépendante, des artistes, des professeurs, des élèves qui travaillent, créent de l'emploi, diffusent des spectacles, réinventent notre monde et enseignent aux plus jeunes. Nous sommes tous collectivement engagés dans un processus où la place des artistes dans la cité n'est jamais acquise. Je demande donc aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités et de permettre non seulement aux enfants de bénéficier d'une école digne de ce nom mais également à une entreprise culturelle de vivre à Bagnolet en Seine-Saint-Denis."
Les conditions de la venue de la compagnie ont été discutées à l'époque avec les services de la mairie de l'équipe précédente qui souhaitait alors développer une pratique culturelle d'excellence et de grande renommée sur son territoire. La compagnie de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault a alors engagé des frais significatifs, comme le précise le communiqué, en accord avec les collectivités publiques et leur soutien, dans la rénovation, l'aménagement et l'entretien des lieux. Alors que la nouvelle équipe municipale envisage de demander à la chorégraphe de partir, cette même équipe a été reçue à plusieurs reprises par la compagnie pour évoquer de nouveaux partenariats afin d'amplifier les échanges avec les associations de quartier ainsi que les actions de sensibilisation culturelle auprès de la population. La compagnie attache ainsi beaucoup d'importance à l'enseignement de la danse aux enfants et les professeurs choisis dispensent déjà leur enseignement aux enfants de la ville. Une sensibilité éducative qui s'illustre également par l'invitation des enfants de Bagnolet aux spectacles de la compagnie.
La compagnie n'est donc pas opposée à l'idée d'envisager toute solution pertinente dans le respect des droits et obligations de chaque partie.
Affaire à suivre... il serait bien que la municipalité trouve une solution au plus près des intérêts de chacun.