Ce n'est pas une chanson ou un film qui fait l'actualité de Marie Laforêt, mais une information judiciaire peu reluisante... L'artiste française a été condamnée le 26 janvier par le tribunal correctionnel de Paris à 500 euros d'amende avec sursis pour discrimination, rapporte l'AFP. Il est reproché à l'actrice et chanteuse d'avoir publié une offre d'emploi stipulant la mention : "musulmans orthodoxes s'abstenir." Elle devra également verser un euro de dommages et intérêts au Mouvement contre le racisme et pour l'amitié des peuples (Mrap).
Au mois d'avril 2009, Marie Laforêt, résidente de Suisse âgée de 72 ans, publie une annonce sur un site Internet afin d'obtenir un service d'entretien pour un appartement situé dans le 2e arrondissement de Paris. Sur l'offre d'emploi, il était indiqué : "Deux heures chaque lundi, mercredi, vendredi ou samedi. Petit chien (chihuahua) ; allergique ou musulman orthodoxe s'abstenir." Des propos qui ont indigné le Mrap. L'association a alors porté plainte.
Pour sa défense, son avocat avait invoqué le 1er décembre devant la 17e chambre le "respect" de sa cliente pour les traditions musulmanes, mais aussi sa connaissance "du statut du chien dans l'islam" et, selon elle, "le chien est impur dans l'islam quand il est pratiqué de manière orthodoxe". Marie Laforêt n'a aucune intention raciste selon l'homme de loi, qui souligne que son fils s'appelle Jean Mehdi Abraham (elle a également deux autres enfants, parmi lesquels la réalisatrice Lisa Azuelos) et que "sa femme de ménage depuis 25 ans s'appelle Fatima".
Des arguments qui n'ont pas suffi à lui épargner une condamnation. Pour la justice, la simple mention de la présence d'un chien suffisait pour "que les candidats à son offre d'emploi ne tolérant pas cet animal, pour des raisons de santé, religieuses ou autres, renoncent d'eux-mêmes et en toute liberté à postuler". Sa formulation explicite "musulmans orthodoxes s'abstenir" établit alors "la volonté qui était la sienne de ne pas embaucher les personnes concernées".