Il y a des anniversaires que l'on préfèrerait ne pas célébrer. Voilà déjà deux décennies que Marie Trintignant a disparu, tuée par son ancien compagnon Bertrand Cantat. Alors qu'elle tournait le téléfilm Colette, une femme libre à Vilnius en Lituanie, la comédienne avait subi les coups du musicien dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, dans leur chambre d'hôtel du Domina Plaza. Rapatriée en France quelques jours plus tard en état de mort cérébrale, elle a finalement été déclarée morte le 1er août 2003 après des heures de lutte. L'actrice avait notamment bénéficié de l'aide et du soutien de Lambert Wilson, à la demande de Nadine Trintignant.
Plus je chantais, plus son taux d'oxygénation remontait
Comme il l'avait déjà raconté dans Le Divan de Marc-Olivier Fogiel, Lambert Wilson s'était rendu à Vilnius pour chanter pour Marie Trintignant en espérant la ramener à la vie. Il avait recommencé, une deuxième fois, en France. "Je me suis précipité à l'hôpital, il était à peu près 23h30, minuit, se souvient-il sur Europe 1 dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie. Elle était en train de partir. La première nuit à Vilnius j'avais chanté n'importe quoi, des airs classiques, des chansons de variété, des jingles publicitaires... et là j'ai fait ça pendant 7h. Et ce qui était incroyable, d'un point de vue purement médical, c'est que plus je chantais, plus son taux d'oxygénation remontait. J'ai voulu lutter contre la machine et ça m'a donné des forces. Je voulais qu'elle remonte. Il est évident qu'elle a envoyé un signal par son corps."
S'il n'est pas parvenu à ramener Marie Trintignant à la vie, Lambert Wilson estime qu'il a pu l'aider à passer de l'autre côté. Tout comme Lio, l'acteur faisait partie du cast du téléfilm Colette, une femme libre de Nadine Trintignant. La rage au ventre, il a assisté aux obsèques de sa consoeur, de son amie, le 6 août 2003, au cimetière du Père Lachaise, dans le vingtième arrondissement de Paris. C'est dans sa chambre d'hôpital qu'il lui avait toutefois fait ses adieux...