Entre Marie Trintignant et Bertrand Cantat les sentiments sont rapides, forts et brutaux, dès le début de leur rencontre. Une histoire d'amour aussi forte que toxique, c'est ce que raconte Anne-Sophie Jahn dans son ouvrage Désir Noir (éd. Flammarion), et qui mènera à une issue dramatique : la mort de l'actrice rouée de coups par son compagnon, jusqu'à la laisser dans un état gravissime, avant qu'elle ne décède quelques jours plus tard, dans une clinique de Neuilly-sur-Seine. Le livre fait le récit d'une histoire sombre et ponctuée de crises de jalousie. Parmi lesquelles celle de Marie Trintignant, rendue folle par un geste de Bertrand Cantat, créant un scandale à Noël. L'occasion de mettre en lumière l'attitude "dégueulasse" du chanteur.
Le 14 décembre, le leader de Noir Désir officialise son union avec la fille de Jean-Louis et Nadine Trintignant. Puis ont lieu les fêtes de Noël chez Ann, la soeur de Bertrand Cantat, bien "moins harmonieuses" que lorsque l'actrice a été présentée au groupe du chanteur. C'est Ann Cantat qui racontera celle-ci : "En fin de soirée, Krisztina (qui était en couple avec Bertrand Cantat, et enceinte de celui-ci lorsqu'il a rencontré Marie, ndlr) est fatiguée, elle demande si elle peut rester dormir. Ça a rendu Marie folle de jalousie. Elle devait craindre Krisztina qui était restée dix ans avec le père de ses enfants, elle qui n'était jamais restée si longtemps avec un homme." Marie Trintignant décide alors d'insister pour que celle-ci s'en aille.
C'était dégueulasse
"Elle appelait Bertrand toutes les heures pour savoir si elle était partie, raconte Ann Cantat. Il a fini par dire à sa femme : 'Qu'est-ce que tu fous, tu vas bouger, oui ou merde ?' C'était dégueulasse, ça n'était pas Bertrand, on était tous très mal à l'aise." Une version qui étonne toujours les proches de l'actrice, qui n'ont jamais vu en elle quelqu'un de jaloux. L'autrice précise également qu'à l'inverse de ce que témoigne la soeur de Bertrand Cantat, Marie Trintignant est restée quasi aussi longtemps que Krizstina et le leader de Noir Désir, avec Samuel Benchetrit, père de son fils Jules. C'est en janvier que l'artiste bordelais finit par s'installer chez Marie Trintignant, rue de la Mare, à Belleville, dans un loft rempli d'ouvrages sur la psychanalyse, niché au fond d'un jardin de bambous, derrière un portail rouge, loin du bruit de la ville.