La 46e cérémonie des César promet, à nouveau, d'être électrique. Après un cru 2020 bercé du scandale Polanski, cette nouvelle année célèbrera le cinéma... que le public ne peut plus voir, les salles obscures étant toujours fermées à cause de la pandémie de Covid-19. Heureusement, telle une lumière dans le naufrage, Marina Foïs présentera l'évènement avec l'humour, le recul, la classe qu'on lui connaît tant - elle a déjà pété négligemment dans sa bande-annonce. La comédienne saura sans doute jongler, avec élégance, avec les scandales de notre époque.
Après #MeToo et #Balancetonporc, les réseaux sociaux se sont enflammés en cumulant les témoignages de victimes d'inceste. Comme vous le savez sans doute, le monde merveilleux du septième art n'a pas été épargné puisque Richard Berry fait notamment l'objet d'une enquête menée par la Brigade des mineurs de Paris. Difficile de dire si Marina Foïs évoquera le sujet, le 12 mars 2021, sur la scène de l'Olympia de Paris. D'autant qu'il est à la fois proche et éloigné de son propre vécu.
J'en ai parlé à l'époque pour dire qu'on est tellement nombreuses à avoir subi des abus...
En 2019, la comédienne avait effectivement révélé avoir été victime d'abus sexuels, à l'âge de 8 ans, perpétrés par sa baby-sitter. "J'en ai parlé à l'époque pour dire qu'on est tellement nombreuses à avoir subi des abus... L'histoire collective m'intéresse plus que l'histoire individuelle, explique Marina Foïs dans le magazine Paris Match. Pourtant, je ne crois pas être politique. Je suis très féministe et, pourtant, je débarrasse plus souvent la table que les hommes qui vivent chez moi. C'est pour ça que je suis vieille... Malheureusement, on est aussi le produit d'une époque."
Séparer le monde en catégories essentielles et non essentielles est atroce, imbécile et dangereux
Malgré la mise sous scellé de la culture française, Marina Foïs réserve bien des surprises au public français. Outre la présentation de la 46e cérémonie des César, elle a tourné dans trois films depuis que le pays a été déconfiné, en mai 2020. "Séparer le monde en catégories essentielles et non essentielles est atroce, imbécile et dangereux, précise-t-elle. La beauté de l'être humain, c'est son inutilité. Ça ne sert à rien de vivre, mais c'est ça qui est beau..."
Retrouvez l'interview de Marina Foïs dans le magazine "Paris Match", n°3748 du 4 mars 2021.