Dans une interview face aux lecteurs et lectrices du Parisien-Aujourd'hui en France publiée dans l'édition du 8 avril 2022, le président de la République Emmanuel Macron n'a pas été épargnés par ses intervieweurs. En effet, s'il a refusé de débattre avec ses adversaires politiques, cumulant les plateaux de télévision ou de radio mais sans se confronter directement avec ses concurrents, le dirigeant français de 44 ans préfère donner de son énergie à ses concitoyens. Et ces derniers ne l'ont pas ménagé avec une foule de questions ancrées dans l'actualité, à trois jours du premier tour des présidentielles.
L'entretien du quotidien démarre par les questions d'une lectrice sur Marine Le Pen, principale adversaire d'Emmanuel Macron si l'on en croit les intentions de vote. L'écart entre les deux personnalités se resserre à mesure que la date fatidique approche, le président sortant ne peut donc éluder ce sujet. Il souhaite rétablir sa vérité sur les ambitions de la candidate du Rassemblement national : "Je pense que Marine Le Pen a un programme social mensonger, parce qu'elle ne le finance pas."
Rapidement, il révèle selon lui à qui la fille de Jean-Marie Le Pen doit sa réussite pour cette présidentielle, à l'un de ses ennemis, Eric Zemmour, qu'il décrit comme son "directeur de campagne" car il a contribué à la dédiaboliser : "Ce qui est vrai, c'est que le débat a complètement banalisé le discours de Marine Le Pen parce qu'elle a eu un formidable directeur de campagne qui a été encore plus outrancier qu'elle : monsieur Zemmour. Et donc, comme il y a eu les pires horreurs qui ont été dites depuis six mois, on s'est dit Marine Le Pen, ce n'est pas si grave." Fustigeant la politique économique de Marine Le Pen, il insiste sur le fait que "ses fondamentaux n'ont pas changé : c'est un programme raciste, qui vise à cliver la société et d'une grande brutalité".
Le mari de Brigitte Macron a également ciblé la femme politique pour ses liens avec le président russe, à l'heure de la guerre en Ukraine : "elle est dépendante financièrement de monsieur (Vladimir) Poutine et de son régime", ajoutant et qu'elle "a toujours été complaisante avec lui". De son côté, Marine Le Pen a "conjuré" jeudi 7 avril à Perpignan ses électeurs à "aller voter" et attaqué exclusivement Emmanuel Macron, "boxeur sonné" par les crises, donné comme elle au second tour par les sondages. Deux candidats qui se retrouvent face à face comme en 2017, mais dans un contexte cette fois bien différent, chacune des personnalités ayant gagné en expérience en cinq années.