Marthe Villalonga, 78 ans, est en colère, très en colère. Oubliée par la télévision et le cinéma, auxquels elle a offert son existence (cela fait quatre ans qu'elle n'a pas reçu une proposition), la comédienne est en détresse. Lassée de ressasser seule son chagrin et son désarroi, elle s'est ainsi confiée à France Dimanche, dans le but de se faire entendre.
Véritable figure comique du 7e Art français, celle que l'on sollicite toujours pour incarner "les mères juives" depuis sa prestation géniale dans Un éléphant, ça trompe énormément, d'Yves Robert (1976), n'en peut plus de cette étiquette : "Je ne vais tout de même pas jouer ça toute ma vie ! Pourtant je n'ai rien contre les juives ni contre les mères..."
L'actrice, originaire de Bordji El Kiffan, près d'Alger (et qui n'est "ni mère, ni juive", souligne l'article du magazine), a endossé ce personnage maintes et maintes fois. La dernière ? "La réalisatrice Lisa Azuelos m'a proposé ce rôle dans Comme t'y es belle ! J'ai accepté, mais c'était hélas la dernière fois que je tournais !", a-t-elle confié avec une pointe de tristesse.
Concernant le petit écran, elle a été plus que véhémente : "La télé, c'est la mafia. On voit toujours les mêmes. Quand je discute avec mes fans dans la rue, ils se plaignent de toujours y voir les mêmes acteurs et actrices. Ils ne tournent qu'entre amis, c'est un toc." Si Marthe a tenté de revenir sur le devant de la scène avec une réédition de son livre, cela n'a pas marché non plus : "Je suis coincée avec un éditeur qui ne veut pas me suivre."
Heureusement, l'artiste se console avec les planches. Pour son plus grand plaisir, elle montera sur scène à partir de janvier, date à laquelle elle partira en tournée en France et en Suisse avec la pièce Le mal de mère, aux côtés de Bruno Madinier.
Nul doute que le public sera réceptif, à défaut que les réalisateurs le soient. Marthe Villalonga : un personnage populaire qui n'a pas dit son dernier mot !