Neuf mois après leur rencontre initiale à Bruxelles, les paroles constructives échangées par la reine Rania de Jordanie et la reine Mathilde de Belgique à propos du traitement des réfugiés syriens ont accouché d'un nouveau chapitre dans le domaine de la coopération internationale : lundi 24 et mardi 25 octobre, l'épouse du roi Philippe effectuait une visite de travail humanitaire en Jordanie.
Accueillie à son arrivée en terre hachémite, en compagnie du vice-Premier ministre et ministre de la Coopération belge Alexander De Croo, par le maire d'Amman Aquel Biltaji, la reine Mathilde a visité lundi deux camps de la région de Mafraq, au nord de la capitale, à proximité des frontières avec la Syrie et l'Irak. Elle s'est d'abord rendue, à l'est de la ville, dans le tristement célèbre camp de Zaatari : ouvert en 2012, il a compté au printemps 2013 jusqu'à 156 000 réfugiés syriens, ce qui en faisait alors l'équivalent de la quatrième ville la plus peuplée du pays. A l'heure actuelle, sa population est stabilisée autour de 80 000 individus. La reine et le ministre belges y ont rencontré des travailleurs d'organisations humanitaires et des communautés locales, intéressés sans doute de voir, outre l'appui humanitaire déployé sur le terrain par la Belgique, comment la vie du camp a évolué depuis sa création, passant d'un centre de première nécessité concentré sur l'aide d'urgence à une structure recherchant l'autonomie et encourageant ses habitants à s'y construire une vie provisoire...
Défenseur des Objectifs de Développement durable des Nations unies, particulièrement sensible à l'enseignement et à la santé des enfants ainsi qu'à l'autonomisation économique de la femme, mais aussi maman de quatre enfants (qui doivent participer mercredi 26 à la réception organisée aux château de Laeken en l'honneur des athlètes belges des Jeux olympiques et paralympiques 2016), Mathilde a ensuite visité le centre Makani géré par Save The Children Jordanie dans l'agglomération de Mafraq. Son aisance avec les plus jeunes et sa bienveillance avec les plus grands ont une fois de plus fait des merveilles.
Mardi 25, elle retrouvait avec plaisir la reine Rania de Jordanie, cinq mois après leurs dernières entrevues, dans le cadre de la visite d'Etat que le roi Abdullah II et son épouse avaient effectuée au mois de mai. Coéquipières face au sort des Syriens fuyant la guerre, elles ont visité ensemble la Jordan River Foundation, une association dirigée par Rania qui oeuvre à Amman pour améliorer la qualité de vie et garantir un avenir sûr aux femmes et aux enfants.
A la veille de la venue de la reine Mathilde de Belgique, Rania de Jordanie se tenait auprès de son mari lors d'un entretien avec le haut commissaire des Nations unies aux réfugiés Filippo Grandi. Deux semaines auparavant, le roi Abdullah II se déplaçait en Allemagne pour y recevoir, sous les yeux de son épouse, fière et solidaire, le Prix de la Paix de Westphalie en reconnaissance de ses efforts en faveur de la paix.
Entre-temps, la reine Rania, qui, comme son amie la reine Mathilde, accorde une attention toute particulière à l'éducation et à la condition des enfants et des femmes, inaugurait un nouveau cursus de la Queen Rania Teacher Academy, "une étape cruciale dans la réforme du système éducatif".