Un mois après avoir, par la voix de son conseiller au palais royal, tempêté contre les "informations grotesques, basées sur des ragots et destinées à nuire" d'un nouvel ouvrage polémique (Secrets de la Couronne) entassant les allégations tapageuses, la famille royale de Belgique est apparue sous son meilleur jour à l'occasion de la visite du prince héritier Philippe et de la princesse Mathilde en Thaïlande, du 16 au 22 mars 2013.
Si ce déplacement constituait essentiellement l'une des quatre missions économiques annuelles en moyenne dont s'acquitte le couple héritier, accompagné d'une large délégation d'hommes d'affaires et de décideurs politiques, Philippe et Mathilde ont comme à chaque fois laissé éclater leur exceptionnelle complicité tout en se partageant les tâches, le prince étant commis aux rendez-vous économiques et la princesse se dédiant au rayonnement de son pays.
Dès son premier jour d'activités effectives sur place, le 17 mars, le couple princier s'est montré soudé pour un moment de tourisme grandiose, découvrant l'impressionnant temple de Wat Pho, l'un des plus majestueux et des plus anciens temples bouddhistes de Bangkok, situé juste à côté du palais royal. Philippe et Mathilde n'ont évidemment pas manqué de prendre la pose, l'un contre l'autre, devant le fameux Bouddha couché qui habite ces lieux, monumentale statue de 45 mètres de long et 15 de haut aux pieds de nacre représentant les 108 états de Bouddha.
Le lendemain, les visiteurs belges étaient officiellement reçus par Mme le Premier ministre Yingluck Shinawatra. La princesse Mathilde, qui s'était montrée splendide dans une robe violette lors de cette réception, a par ailleurs mis à profit son temps libre en solitaire, tandis que Philippe prenait part à des réunions, pour inaugurer l'exposition "La Thaïlande en un coup d'oeil".
C'est dans une tenue beaucoup plus casual que ses deux ensembles de la veille qu'elle se déplaçait le lendemain, mardi 19 mars, dans la province de Chacherngsao pour visiter une communauté locale de soins de santé, où les drapeaux belges étaient de sortie et où elle a pu démontrer une fois de plus sa grande gentillesse. Elle en a profité pour faire une allocution radiophonique, commencée et conclue dans la langue locale ("Sa-wat-dee-kha" et "Choke-dee-kha").
Après une inauguration à Map Ta Phut le 20 mars ponctuée en soirée par un dîner de gala où Mathilde, après avoir fait sensation en veste léopard, a littéralement brillé dans un bustier doré, le couple était à nouveau réuni le 21 pour dévoiler le nouveau logo du Thai Belgian Bridge à l'occasion du lancement de la première phase de rénovation de l'ancien viaduc de Koekelberg à Bruxelles.
Mercredi 22, après une visite de Mathilde dans un centre de l'UNICEF et la découverte de l'activité d'une société d'aquaculture, le couple achevait sa visite en rencontrant en audience officielle le roi Bhumibol Adulyadej. A leur retour en Belgique, le prince Philippe a pu tirer le bilan de ce déplacement et rappeler l'importance de ces missions économiques : "Cela fait 20 ans que je dirige ces missions. Et en revenant ici, je vois les graines plantées il y a 12 ans, et on continue à travailler. (...) Je sais une chose: notre agenda est plein. Il y en a quatre par an comme d'habitude. Je ne crois pas que les entreprises veuillent en faire moins. Nous emmenons 1 000 hommes d'affaires par an dans le monde entier ; c'est un très bel outil." C'était l'occasion aussi pour la princesse Mathilde de clarifier les choses au sujet de sa participation à ces voyages : "Depuis le début, on a pris la décision que je ne participerais jamais à toutes les missions. Il y a aussi la vie en Belgique." Et, comme dans la plupart des entretiens qu'il est amené à accorder, l'héritier du trône belge a été interrogé sur une hypothétique abdication de son père le roi Albert II des Belges : "Je ne suis pas la personne à qui il faut le demander. C'est une décision personnelle du souverain. Quoi qu'il décide, c'est sa décision (...) En Europe, chaque monarque prend sa décision à sa façon. La reine Beatrix a pris la sienne, la reine d'Angleterre pas. Chaque pays est différent. C'est une décision qui revient vraiment au Roi, à la Reine."