Mazarine Pingeot raconte le moment délicat où les deux femmes de son père, François Mitterrand, se sont retrouvées…

Mazarine Pingeot, la fille de François Mitterrand, a publié 11, quai Branly (Flammarion), un livre dans lequel elle évoque ses souvenirs d'adolescente, lorsqu'elle vivait "cachée", avec sa mère, dans un logement de fonction, sur cette célèbre avenue parisienne. Une adolescence qu'elle a dû vivre sans jamais pouvoir dire qui était son père. Et pour cause : l'ancien président de la République, marié à Danielle Mitterrand, menait une double vie que les Français ne soupçonnaient pas avec sa mère, Anne Pingeot. Ce n'est que le 10 novembre 1994, alors qu'elle avait 19 ans, que Paris Match révélera aux yeux du grand public l'existence de Mazarine, en publiant un cliché d'elle et son père, sortant d'un restaurant...

Interrogée par Maïtena Biraben pour le média Mesdames, Mazarine Pingeot a évoqué un souvenir difficile de sa vie : l'enterrement de son père, au mois de janvier 1996. Ce jour-là, les deux femmes du président de la République, Danielle Mitterrand et Anne Pingeot, étaient réunies pour saluer François Mitterrand, l'amour de leur vie, une dernière fois. Certes, le moment n'a pas été très facile à vivre, pour les deux familles. Mais tout s'est finalement bien passé, ce jour-là, se souvient Mazarine Pingeot.

Selon Mazarine Pingeot, la présence des "deux familles" aux funérailles de François Mitterrand était la preuve "d'une forme de tolérance, de part et d'autre". "Lui [François Mitterrand], c'est un peu ce qu'il souhaitait, poursuit-elle. Tout le monde vivait dans cette intelligence-là. Certes, il ne l'a pas fait de son vivant. Quoi qu'il m'a présenté Danielle [Mitterrand] lorsqu'il était déjà alité (…) Il a fait en sorte que l'on se rencontre. Il fallait que ça aille de soi. Tout le monde a compris le mot d'ordre, c'est allé de soi."

Dans Mesdames, Mazarine Pingeot s'est également adressée aux femmes et aux hommes, dont les enfants sont tenus de "vivre dans le secret", comme ce fut le cas pour elle, pendant 19 ans. "Je suis assez radicale, assure la fille de l'ancien président de la République. Je pense qu'il faut dire la vérité. A condition de trouver un langage approprié, un moment approprié (…) Il faut toujours, d'une manière ou d'une autre, dire la vérité. Parce que de toute façon, si on ne la dit pas, elle reviendra... Et de manière toxique."