Le 6 janvier dernier, Monica Spear, ex-Miss Vénézuela 2004 et actrice de telenovelas ultrapopulaire, était froidement assassinée dans sa voiture au Nord du Venezuela en compagnie de son mari, Thomas Barry, tous deux criblés de balles lors d'une fusillade. Présente dans le véhicule familial au moment du drame, leur fillette de 5 ans, Maya, blessée à la jambe, a miraculeusement survécu à la tragédie. Près de deux semaines après ce double meurtre, qui a provoqué une onde d'émotions sans précédent dans un pays miné par un taux de criminalité constamment croissant, c'est la question de la garde de la petite qui se pose aujourd'hui. Et ce "problème" crucial s'annonce des plus complexes.
Père meurtri par la mort de sa fille chérie, Rafael Spear est sorti de son silence à plusieurs reprises, en marge des funérailles de la reine de beauté, inhumée, vendredi 10 janvier, au côté de son époux. D'une part, pour mettre davantage la lumière sur la disparition injuste de Monica, victime malheureusement parmi tant d'autres de gangs sans merci, dans l'espoir que son décès serve à éradiquer la violence. "C'est mon coeur que j'ai perdu à jamais. Pardonner ses assassins sera très difficile. Ce que je fois faire, c'est me rééquilibrer et aller de l'avant. Nous allons surmonter cette épreuve. C'est ce que Monica mérite, pour sa mémoire. [Ce qui lui est arrivé] concerne le peuple, le gouvernement, l'opposition. [...] Nous devons lutter contre la violence", a-t-il déclaré lors d'une interview à CNN.
Mais d'autre part, Rafael Spear n'a pas non plus hésité à prendre la parole pour médiatiser un combat qu'il s'apprête à mener, cette fois-ci, en tant que grand-père inquiet. Car au lendemain du décès de Monica Spear et de son compagnon Thomas Barry, la petite Maya a été confiée aux cousins de l'ancienne reine de beauté, habitant à Caracas. Sauf que Rafael Spear ne l'entend pas de cette oreille et compte bien élever sa petite fille en dehors du Venezuela, loin des tourments qui gangrènent le pays et, plus précisément, aux États-Unis où il réside (il vit à Orlando en Floride). "Ce n'est pas un pays pour grandir", a-t-il assuré, la voix nouée par le chagrin. Seulement voilà, la chose ne sera pas aisée : selon les derniers éléments, le choix privilégié se tournerait vers les autres grand-parents de Maya, à savoir les parents du Britannique Thomas Berry qui ont posé leurs valises à Caracas il y a trente ans environ. Une option sérieusement étudiée par le gouvernement, pas franchement partant pour extrader la petite Maya aux États-Unis...