Michael Fassbender lors de l'avant-première du film Shame à Paris le 22 novembre 2011© BestImage
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Son corps est un instrument qu'il manie avec une virtuosité qui laisse pantois. Avec sa nouvelle performance dans Shame, Michael Fassbender l'affirme une nouvelle fois et explose dans chacune des scènes de cette oeuvre sulfureuse mais également douloureuse. Le 22 novembre, l'acteur germano-irlandais était à Paris pour présenter ce long métrage, aux côtés du réalisateur Steve McQueen, et de sa partenaire Nicole Beharie. Sa présence a envoûté l'assemblé et sa voix a captivé. Retour sur le phénomène Fassbender que rien n'arrête.
Hunger, la révélation
Cannes 2008. Le vidéaste britannique Steve McQueen, qui n'a de commun avec son homonyme que les lettres, remporte la prestigieuse Caméra d'or pour Hunger, récompensant un premier long métrage. La Croisette met ainsi sur le devant cet artiste et son acteur, Michael Fassbender. Pour les besoins de ce film, où il est l'activiste irlandais Bobby Sands, il a poussé très loin son corps. En effet, cette personnalité historique a entamé une grève de la faim jusqu'à la mort. Fassbender incarne cette figure en perdant 14 kilos certes, mais surtout en incarnant la détermination extrême avec une justesse sidérante.
Ce rôle, il le désirait plus que tout. "J'étais désespérément sans emploi à l'époque," explique-t-il dans une interview à Studio CinéLive. Si au premier abord, Steve McQueen le trouve arrogant, lors de sa seconde rencontre, il réalise que Michael Fassbender est l'homme qu'il lui faut. Et c'est réciproque : "Dès que nous avons commencé à travailler, j'ai su que j'avais trouvé la personne que je cherchais depuis longtemps," dit-il dans Studio CinéLive. Et lors de l'avant-première, le comédien a rappelé la teneur de leur relation, la qualifiant avec humour de "love affair". En effet, Steve McQueen ne voulait que lui pour Shame, et ils collaborent de nouveau ensemble pour leur nouveau projet, 12 Years As a Slave.
L'appel d'Hollywood
S'imposant dans des films d'auteur tels que Hunger, Angel de François Ozon, Eden Lake de James Watkins, ou encore Fish Tank d'Andrea Arnold, il ne refuse pas les appels du grand spectacle. En effet, avant la révélation Hunger, son talent était présent dans 300 de Zack Snyder, et la série Band of Brothers créée par Tom Hanks et Steven Spielberg.
Une fois son nom sur toutes les lèvres lors des castings, il tourne dans Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, parmi une distribution dominée par un certain Brad Pitt. Pourtant, la scène où il démontre la quasi-perfection de son allemand va faire date. Il passe l'étape supérieure en portant le costume d'un héros mythique des comics : celui de Magneto pour X-Men : le commencement. De tous les mutants, il est indéniablement le plus... magnétique. Visiblement, la guerre lui va très bien. Bonne nouvelle pour les amis des X-Men, Fassbender est plus que motivé pour une suite : "Si les studios récupèrent assez d'argent, ils lancent généralement une suite. J'ai des idées intéressantes pour Magneto, et James [McAvoy] en a pour le professeur X." (Total Film)
A corps parfait
Dans Fish Tank, son charisme animal apporte une intensité au film qui ne laisse personne insensible. De son corps, il fait ce qu'il veut, l'utilisant sans s'imposer des limites. Avec elles, il n'aurait pas pu incarner le personnage de Brandon dans Shame. Dès les premiers plans du long métrage, sa nudité envahit l'écran. Michael Fassbender explique pourquoi il pousse aussi loin l'exhibition : "Avec Steve [McQueen], c'est instable. Vous êtes à poil. Au sens propre comme au figuré. C'est excitant et formateur." (Studio CinéLive) Le jury du festival de Venise ne s'est pas trompé en lui remettant le prix d'interprétation.
Parler de sexe, il n'en a pas peur. Dans une interview de Josh Horowitz sur MTV, il a accepté, au cours de cet entretien décalé, de reconnaître six de ses collègues à partir de photos de films où l'on voit leur pénis. Détendu sur le sujet, il a néanmoins affirmé son point de vue sur la controverse de la nudité frontale masculine dans Shame : "La moitié d'entre nous a un pénis et l'autre moitié en a probablement déjà vu un, alors pourquoi serait-il plus normal de voir des gens se tirer dessus ? Est-ce que cela signifie que c'est plus proche de notre identité d'être humain ?" (Huffington Post).
Le mois de décembre sera le mois Fassbender puisque le 7 décembre, il sera à l'affiche de Shame et il reviendra le 21 dans A Dangerous Method de David Cronenberg où il n'est autre que Carl Jung, collaborateur de Sigmung Freud. Plus tard, en février, on le verra dans Haywire de Steven Soderbergh et il fait partie des heureux comédiens qui participent au projet alléchant de Ridley Scott, Prometheus.
Samya Yakoubaly
Hunger, la révélation
Cannes 2008. Le vidéaste britannique Steve McQueen, qui n'a de commun avec son homonyme que les lettres, remporte la prestigieuse Caméra d'or pour Hunger, récompensant un premier long métrage. La Croisette met ainsi sur le devant cet artiste et son acteur, Michael Fassbender. Pour les besoins de ce film, où il est l'activiste irlandais Bobby Sands, il a poussé très loin son corps. En effet, cette personnalité historique a entamé une grève de la faim jusqu'à la mort. Fassbender incarne cette figure en perdant 14 kilos certes, mais surtout en incarnant la détermination extrême avec une justesse sidérante.
Ce rôle, il le désirait plus que tout. "J'étais désespérément sans emploi à l'époque," explique-t-il dans une interview à Studio CinéLive. Si au premier abord, Steve McQueen le trouve arrogant, lors de sa seconde rencontre, il réalise que Michael Fassbender est l'homme qu'il lui faut. Et c'est réciproque : "Dès que nous avons commencé à travailler, j'ai su que j'avais trouvé la personne que je cherchais depuis longtemps," dit-il dans Studio CinéLive. Et lors de l'avant-première, le comédien a rappelé la teneur de leur relation, la qualifiant avec humour de "love affair". En effet, Steve McQueen ne voulait que lui pour Shame, et ils collaborent de nouveau ensemble pour leur nouveau projet, 12 Years As a Slave.
L'appel d'Hollywood
S'imposant dans des films d'auteur tels que Hunger, Angel de François Ozon, Eden Lake de James Watkins, ou encore Fish Tank d'Andrea Arnold, il ne refuse pas les appels du grand spectacle. En effet, avant la révélation Hunger, son talent était présent dans 300 de Zack Snyder, et la série Band of Brothers créée par Tom Hanks et Steven Spielberg.
Une fois son nom sur toutes les lèvres lors des castings, il tourne dans Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, parmi une distribution dominée par un certain Brad Pitt. Pourtant, la scène où il démontre la quasi-perfection de son allemand va faire date. Il passe l'étape supérieure en portant le costume d'un héros mythique des comics : celui de Magneto pour X-Men : le commencement. De tous les mutants, il est indéniablement le plus... magnétique. Visiblement, la guerre lui va très bien. Bonne nouvelle pour les amis des X-Men, Fassbender est plus que motivé pour une suite : "Si les studios récupèrent assez d'argent, ils lancent généralement une suite. J'ai des idées intéressantes pour Magneto, et James [McAvoy] en a pour le professeur X." (Total Film)
A corps parfait
Dans Fish Tank, son charisme animal apporte une intensité au film qui ne laisse personne insensible. De son corps, il fait ce qu'il veut, l'utilisant sans s'imposer des limites. Avec elles, il n'aurait pas pu incarner le personnage de Brandon dans Shame. Dès les premiers plans du long métrage, sa nudité envahit l'écran. Michael Fassbender explique pourquoi il pousse aussi loin l'exhibition : "Avec Steve [McQueen], c'est instable. Vous êtes à poil. Au sens propre comme au figuré. C'est excitant et formateur." (Studio CinéLive) Le jury du festival de Venise ne s'est pas trompé en lui remettant le prix d'interprétation.
Parler de sexe, il n'en a pas peur. Dans une interview de Josh Horowitz sur MTV, il a accepté, au cours de cet entretien décalé, de reconnaître six de ses collègues à partir de photos de films où l'on voit leur pénis. Détendu sur le sujet, il a néanmoins affirmé son point de vue sur la controverse de la nudité frontale masculine dans Shame : "La moitié d'entre nous a un pénis et l'autre moitié en a probablement déjà vu un, alors pourquoi serait-il plus normal de voir des gens se tirer dessus ? Est-ce que cela signifie que c'est plus proche de notre identité d'être humain ?" (Huffington Post).
Le mois de décembre sera le mois Fassbender puisque le 7 décembre, il sera à l'affiche de Shame et il reviendra le 21 dans A Dangerous Method de David Cronenberg où il n'est autre que Carl Jung, collaborateur de Sigmung Freud. Plus tard, en février, on le verra dans Haywire de Steven Soderbergh et il fait partie des heureux comédiens qui participent au projet alléchant de Ridley Scott, Prometheus.
Samya Yakoubaly