Des adieux en larmes... Michaël Llodra a quitté Roland-Garros, définitivement, le 27 mai 2014. Une fin émouvante pour le Parisien, qui disputait ses 15e et derniers Internationaux de France sous les yeux de sa famille et de ses proches.
Sans doute rêvait-il d'un autre scénario. Plus glorieux, plus flamboyant. Mais, terrassé par une douleur au dos, Michaël Llodra n'a pu résister à Fernando Verdasco (vainqueur 6-2, 7-6, 7-6), pour son dernier match sur la terre battue de la Porte d'Auteuil. L'émotion était palpable, visible même sur le visage du joueur professionnel depuis 1999, qui ne pouvait retenir ses larmes alors que le public l'ovationnait.
"J'ai été rattrapé par les émotions sur le court, en voyant mes amis, ma famille au bord du terrain", confiait-il en conférence de presse à l'issue de la rencontre. Assis sur sa chaise, perdu dans ses pensées, Michaël Llodra a vu son fils Théo, 6 ans, habitué des courts de tennis, débarquer depuis les tribunes pour une longue étreinte qui aurait pu arracher une larme à n'importe qui, même à Rafael Nadal, pourtant peu enclin à laisser parler ses émotions.
Longtemps plongé dans l'épaule de son fils, Michaël Llodra tentait de sécher ses larmes pour participer à la petite cérémonie organisée par Roland-Garros et la Fédération Française de tennis, où Arnaud Clément, son ancien partenaire de double, venait lui rendre un ultime hommage. "J'ai pris un plaisir immense. Tous ces matches vécus, cela a toujours été un honneur pour moi. On est des privilégiés et parfois on a tendance à l'oublier", déclarait alors Llodra, alors que les larmes refaisaient surface, ajoutant : "J'ai été rattrapé par l'émotion."
Qu'ils sont loin les matches à embrouilles face à Benoit Paire, les scandales de ses propos outranciers. Séquence nostalgie, en conférence de presse : "Forcément, quand tu te remémores un peu tous les moments que tu as vécus ici... Je suis un des plus parisiens des Français. J'étais ici quand j'avais 5 ans. Au début, ce n'était peut-être pas forcément pour jouer au tennis mais pour balancer des avions en papier du haut du Central ! Chaque année, je venais. Le jour où j'ai foulé les courts en junior, puis en senior, le premier match, il y a eu un nombre incroyable de matches, des renversements de situations, du plaisir immense partagé avec le public, la famille. C'est ce qui est le plus important à mes yeux aujourd'hui. Au-delà des victoires, ce sont des flashs qui reviennent de temps en temps sur les courts, des beaux points où la foule se lève, où tu vois au premier rang tes copains, ta famille qui ne sont pas éberlués mais super contents. C'est plus la communion avec moi, le public, la famille, qui est importante."
Sa famille, et en premier lieu son fils, Théo, ses filles, Manon (9 ans), et la petite dernière Louise, née le 5 juillet 2012, sans oublier son épouse, Camille. Une famille qui sera derrière lui pour son dernier objectif, la Coupe Davis. "C'est sans doute ce qui me tient en haleine ou du moins dans le truc, parce que j'ai cet objectif. Je vais tout faire pour être prêt pour le mois de septembre. (...) Je vais essayer de gagner ma place. J'ai vraiment envie de donner le meilleur de moi-même. Avec les potes, nous avons une belle carte à jouer", confiait-il avant de quitter sa dernière conférence de presse dans l'antre de Roland-Garros...