Son Petit boulot, Michel Blanc le défend avec passion devant les journalistes. Héros et scénariste de ce film, il est d'autant plus impliqué que le réalisateur, Pascal Chaumeil, n'est plus là. Il a succombé à 54 ans à un cancer, juste après avoir terminé le film. La sortie du long métrage a été repoussée, la production craignant que son décès ne "décale le regard du public", comme l'explique Michel Blanc au Journal du dimanche. Le comédien revient sur ce contexte douloureux et fait un état des lieux de sa carrière comme de la société.
Le choc fut très violent.
"Il a tout fini en allant jusqu'au bout de ses forces. Je voyais bien qu'il était fatigué, mais je pensais qu'il avait eu un gros pépin et qu'il était en convalescence. En fait, il était en phase terminale. Moi, à sa place, j'aurais dit que j'en avais plus rien à foutre de tout ça et du reste", explique Michel Blanc à Paris Match. Il n'était pas au courant de la maladie qui rongeait le cinéaste : "Un lundi, il m'a téléphoné pour me dire son enthousiasme. Le jeudi suivant, j'ai reçu un SMS pour me préciser le lieu et l'heure de la cérémonie en mémoire de Pascal ! J'ai cru à une erreur. J'ai appelé le numéro que je ne connaissais pas, en fait celui de sa femme. Je suis resté sans voix", confie-t-il au JDD. "Indirectement, je suis son porte-parole. Je crois qu'il se savait perdu, mais il a gardé le silence. Un petit boulot lui a redonné de l'énergie. Il se projetait même dans l'avenir. Le choc fut très violent", ajoute-t-il en se souvenant du metteur en scène acclamé pour L'Arnacoeur.
On retrouvera Michel Blanc dans Raid Dingue, nouveau long métrage de Dany Boon. Pour le JDD, il se remémore les conditions particulières de tournage : "Nous étions en banlieue le jour des attentats, le 22 mars. Pour la première fois, j'avais un garde du corps engagé par les assureurs, et Dany aussi. Absolument terrifiant. Je joue le ministre de l'Intérieur. Des scènes ont nécessité des coups de feu avec de vraies armes chargées à blanc ! Un pari gonflé au regard du contexte. Dany a même obtenu l'autorisation de filmer à l'Élysée, où on a serré la main de François Hollande. On va vivre avec cette menace pendant longtemps, il faut résister, continuer à avancer." En matière de politique, il admet dans Paris Match ne s'être jamais engagé, à travers ses films ou dans les médias, à la différence de son amie du Splendid : "Le vrai engagement, c'est la Balasko. Elle, elle va dans la rue et elle gueule. Elle est comme ça. Pas moi... Je vote, mais je ne suis pas là pour dire aux gens 'je suis plus intelligent que vous, alors je vais vous expliquer pour qui voter.' Sans compter qu'il m'est arrivé de voter pour quelqu'un et de le regretter ensuite..."
À 64 ans, Michel Blanc regarde son parcours avec sagesse, lui qui se détestait physiquement quand il était ado, et s'est accepté ensuite. En effet, comme le rapporte Gala, quand il se voit dans la saga des Bronzés, il se dit : "Vieillir m'a aidé à changer de rôle. À cause de ma maigreur – je pesais 52 kilos dans le premier volet –, je dégageais un manque de 'chair', dans tous les sens du terme." C'est avec l'âge que ce grand gourmand prend du poids. Pour compenser son appétit, il fait beaucoup de sport, comme sa femme qui travaille dans "les chiffres" : "Ne pas faire de sport après être resté assis toute la journée, c'est le burn-out assuré !", raconte-t-il, toujours dans Gala.
Quid d'un nouvel opus des Bronzés ? Il ne dit pas non à l'idée de retrouver ses amis du Splendid mais : "Les Bronzés 3 étaient ratés, pourtant ça a cartonné parce qu'il y avait une curiosité. On ne veut pas récidiver. Ou alors au théâtre. Là où tout a commencé", apprend-on dans le Journal du dimanche.
Retrouvez l'intégralité des interviews dans les magazines Gala (31 août) et Paris Match (1er septembre), ainsi que dans le Journal du dimanche du 25 août.