Sept ans après la sortie en salles du phénomène Bienvenue chez les Ch'tis (20,4 millions d'entrées), l'un des seconds rôles de la comédie réalisée par Dany Boon a fait une étonnante confession. Michel Galabru, qui incarne l'avisé grand oncle de Julie (l'épouse de Kad Merad jouée par Zoé Félix), a en effet révélé qu'il ne devait pas, et surtout ne voulait pas, prendre part à l'aventure. Mais ça, c'était avant que Dany Boon ne réplique...
Le comédien, qui double actuellement Vlad le vampire dans le film d'animation Hôtel Transylvanie 2, discutait de sa carrière et de la multitude de petits rôles qu'il a eus. "On m'a mis dans une multitude de films dont je ne connaissais même pas le sujet les trois quarts du temps parce qu'on me donnait deux jours, raconte-t-il au Figaro. Alors on me dit que j'ai fait 200 films. Non, j'ai fait 180 fois deux jours en moyenne. Et puis, j'ai eu le bonheur de faire quelques long métrages dans leur longueur."
Si certaines de ces apparitions sont anecdotiques pour le grand public, celle de Bienvenue chez les Ch'tis est devenue aussi culte que le film. Qui, aujourd'hui, n'a pas entendu une fois dans sa vie cette fameuse réplique, "C'est le Nooord". L'ex-gendarme et complice de Louis de Funès raconte : "On m'avait demandé si je voulais tourner un jour. J'avais refusé. J'ai dit à Dany Boon que 'jouer une journée ne m'intéressait pas'. On m'a à nouveau téléphoné. Boon a insisté et a doublé mon cachet. On m'a donné un bon salaire, très intéressant, et ils m'ont trouvé cette réplique à la con." La légende tient parfois à peu de choses...
Pour Michel Galabru, son cas est symptomatique d'une industrie qui repose sur une certaine fragilité. "C'est un métier peu sûr et aléatoire. Si cela ne marche pas, on fait comment ? C'est peut-être la profession où il y a le plus de chômage", clame l'intéressé qui a débuté sa carrière comme figurant après la guerre avant d'être engagé à la Comédie-Française. Aujourd'hui à "la retraite", l'acteur âgé de 92 ans touche 2 500 euros par mois, "quelque chose comme ça". Une longévité qui permet à Galabru de pointer du doigt la dureté de la vie de comédien, trop ponctionné par les impôts selon lui. "On envie le comédien, parfois à juste raison, mais il faut aussi le plaindre, explique l'intéressé. C'est un métier dans lequel la peur règne. La peur de ne pas trouver de travail. Vous n'avez rien et c'est une injustice. Les impôts par exemple. Pour mon premier film de la saga des Gendarmes, j'ai eu 6 000 francs. Mais pour les derniers de la franchise, le fisc m'a pris 75 %. Or, l'année suivante, je n'ai pas travaillé..." Par le passé, l'interprète de l'adjudant chef Gerber avait déjà élevé la voix contre la taxe à 75 %.