Presque 20 ans qu'il n'était plus remonté sur un ring - sauf au cinéma... Largement ressuscité au grand écran en catcheur déliquescent par The Wrestler (2008) de Darren Aronofsky, qui lui valut une flopée de récompenses et une nomination à l'Oscar du meilleur acteur, Mickey Rourke est encore, à 62 ans, un guerrier redoutable. Remarquablement affûté (un corps, en fait, en meilleur état que son visage...), l'Américain a signé vendredi soir, 28 novembre 2014, un come-back victorieux en Russie contre un boxeur de 33 ans son cadet, Elliot Seymour.
"Quand je combattais il y a 18 ans, je fumais, je ne courais pas, j'y arrivais juste grâce à mes capacités naturelles... Mais cette fois, je suis un peu plus vieux", admettait, à quelques heures du combat, le héros hollywoodien aux traits burinés, entouré de jeunes groupies en admiration, comme l'a observé à Moscou l'AFP. Crédité d'un bilan de 27 victoires (dont 17 par KO, la plupart très expéditifs) pour trois défaites durant sa carrière de boxeur amateur (1964-1973), et invaincu (6 victoires dont 4 par KO et deux matchs nuls) lors de son passage chez les professionnels (1991-1994), un retour à la boxe pour échapper à une spirale autodestructrice mais lourde de conséquences concernant son visage (il décida par la suite de subir de la chirurgie reconstructrice, mais considéra a posteriori, en 2009, avoir fait appel à un mauvais spécialiste), il a pu à nouveau brandir les poings haut.
Impressionnant de musculature et de définition lors de la pesée (81,3 kilos, tout comme son rival) précédant le combat, à laquelle il s'est présenté avec son traditionnel chapeau de cow-boy et en boxer bleu turquoise, Mickey Rourke, en short rouge décoré d'une image du drapeau russe, n'aura pas eu besoin des cinq rounds de 2 minutes et demie pour renouer avec le triomphe sur un ring : harcelé de coups et posant genou à terre, son adversaire, Elliot Seymour, boxeur pro américain de 29 ans (10 combats, 9... défaites), a jeté l'éponge au bout de quatre minutes d'affrontement seulement, lors de ce duel retransmis en direct par la télévision russe. Un drôle de KO... D'ailleurs, le site américain TMZ.com n'y est pas allé par quatre chemins en voyant les images de celui-ci allant au tapis après un coup dans le flanc, évoquant un match "de toute évidence arrangé".
Mickey Rourke, qui avoue avoir souffert lorsqu'il a repris l'entraînement sous la houlette de son coach Jordan Feramisco, avait "toujours rêvé" de faire un combat en Russie, un pays où il se rend régulièrement et s'affichait en août dernier un tee-shirt à l'effigie du président Vladimir Poutine - "un très bon mec", selon ses déclarations, cette semaine, au quotidien Komsomolskaïa pravda. Il espère désormais "mener quatre autres combats, tous en Russie". Et pourquoi pas Monaco, où le noble art fait un retour en grâce sous l'impulsion de Michael Wittstock, père de la princesse Charlene ?
Des envies de boxe pas incompatibles avec la suite de sa carrière au cinéma : après son retour dans la peau de Marv cette année à l'affiche de Sin City : J'ai tué pour elle, on le verra en 2015 jouer les premiers rôles dans le drame Ashby de Tony McNamara, incarnant un ex-tueur de la CIA à qui il ne reste plus que quelques mois à vivre, dans le film de guerre War Pigs de Ryan Little, partant à la chasse au nazi avec Dolph Lundgren, ou encore en 2016 dans Skin Traffik d'Ara Paiaya, l'histoire d'un assassin en quête de rédemption.