Après Miss France, Miss Prestige National ou Miss Excellence, place à Miss Esthétique ! En février dernier s'est tenue la première édition de ce concours, animé par la star de télé-réalité Milla Jasmine et Jean-Michel Maire, aux valeurs et aux idées bien moins fermées que ses prédécesseurs côté casting. C'est Anaïs Bressy, plantureuse brune, qui a raflé la mise. C'est du moins ce qu'elle croyait.
Libération a mené son enquête sur cet événement aussi insolite que décrié pour son apologie de la chirurgie esthétique ; la gagnante devait remporter un tour du monde, un chèque de 10 000 euros, une thalassothérapie et 15 000 euros à utiliser uniquement pour des soins esthétiques. Un prix qui a fait polémique à peine le concours annoncé. "Il est illégal de proposer en guise de gain de la chirurgie esthétique. La médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce", a affirmé au quotidien Muriel Bessis de l'Association des réussites et des ratés de la chirurgie esthétique. C'est loin d'être l'unique détail intriguant du concours.
Plusieurs plaintes ont été déposées par des candidates, certaines pour escroquerie, contre la société organisatrice Glloo Esthetic. Si la présence d'un huissier de justice n'est pas obligatoire, les votes pour départager étaient payants contrairement à ce qui avait été annoncé dans le règlement. Un vote contre 3 euros - 0,99 centimes pour Miss France - pas forcément utile : "On a appris après avoir été éliminées que les votes du public ne servaient qu'à départager. Si nos notes obtenues lors de la sélection devant le jury et le QCM de culture générale étaient trop serrées entre deux concurrentes, alors les votes étaient pris en compte."
Les cadeaux en marge du concours n'ont pas été à la hauteur de ce qui était prévu non plus. Pour les 30 dernières candidates en lice par exemple, le voyage de préparation d'une semaine au Maroc en hôtel 5 étoiles s'est transformé en séjour low cost au Portugal avec chambres dortoir avec une contribution de 100 euros par personne. La gagnante n'a pas eu droit au lot de chirurgie esthétique, retiré après l'intervention du tribunal judiciaire de Paris. D'après Félix Koum, cofondateur de Glloo Esthetic à Libération, "les candidates ont reçu plus de 80% des cadeaux prévus", les 20% restants correspondant aux "désistements des partenaires à cause de la polémique". Malgré tout, les inscriptions pour 2023 sont d'ores et déjà lancées.