Salut, l'artiste... Orphelin d'un de ses éminents contributeurs, le monde du théâtre adressait lundi 3 juin ses vibrants hommages à Antoine Bourseiller, comédien, metteur en scène et directeur de théâtre et d'opéra décédé à l'âge de 82 ans à Arles des suites d'une opération.
Lundi, la famille et les amis d'Antoine Bourseiller se sont réunis au Studio des Champs-Élysées à Paris, qu'il a dirigé de 1960 à 1963, afin d'exprimer une dernière fois leur respect et leur chagrin. Un événement intense en émotion, comme l'a décrit Le Figaro dans un compte-rendu plein d'âme.
Ses enfants Rosalie Varda, costumière de cinéma, la torera Marie Sara, accompagnée de ses enfants et de son conjoint Christophe Lambert, directeur général d'EuropaCorp , ainsi que son beau-fils l'écrivain et journaliste Christophe Bourseiller ont rendu hommage à ce père si proche et si inspirant.
Particulièrement ému, Christophe Bourseiller n'a pas réussi à aller au bout des tendres mots destinés à son père, et son fils Jean, lui, a également évoqué avec émotion sa grand-mère, Chantal Darget, comédienne décédée d'un cancer il y a plusieurs années. Et parce que les mots du regretté homme de théâtre sont certainement les plus forts, Christophe Lambert a lu le dernier texte d'Antoine Bourseiller : "Depuis une semaine, la mélancolie de la vieillesse frappe à ma porte", a-t-il prononcé alors avec intensité.
Les amis aussi ont répondu présents. Le chanteur d'opéra baryton-basse et acteur Ruggero Raimondi, qui doit à Antoine Bourseiller d'avoir lancé sa carrière, est monté sur la scène du Studio des Champs-Élysées, dont pas un siège n'était vide, et a évoqué sa peine : "Je viens de perdre un ami, un grand ami, un maître. Il avait un grand amour de l'humanité. Il m'a appris à lire un texte comme il m'a appris à cuire un pot-au-feu", a-t-il partagé.
Le journaliste Jean-Pierre Leonardini, Renaud Donnedieu de Vabre, François Hirsch, Alain Foix, mais aussi Philippe Adrien, directeur du théâtre Toursky de Marseille, ville où Antoine Bourseiller a dirigé le Gymnase, et Gérard Mordillat étaient aussi présents. Retenu à l'étranger pour la pièce Elektra de Richard Strauss, Patrice Chéreau a rédigé une émouvante lettre qui a été lue au cours de la soirée.
C'est grâce à Daniel Benoin, directeur du théâtre de Nice et du théâtre d'Antibes, qui a organisé l'événement, et à Marianne Epin, qui s'est chargée de l'organisation des prises de parole, des visionnages de films mais aussi des photos d'Antoine Bourseiller, que pareil rendez-vous a été possible.