Roulant dans les Alpes-Maritimes à bord de sa moto avec deux autres compagnons motard en 1986, Coluche entre en collision avec un poids lourd. Sans casque, il meurt sur le coup et plonge le pays tout entier dans un chagrin immense. En 2013, un scoop est publié dans un quotidien local, Le Petit Niçois : le journaliste Olivier Porri-Santoro dévoile le visage de l'homme qui a tué par accident Coluche. Le chauffeur routier qui conduisait le poids lourd qui a percuté la star française de 41 ans, avait accepté de répondre au question du reporter. Albert Ardisson était alors âgé de 75 ans et faisait part de son désarroi quant au drame qui l'a hanté et continue de le faire.
Albert Ardisson est un retraité ordinaire, amateur de pétanque, arrière-grand-père. Pour lui, c'est "une longue affaire qui dure depuis trente ans" et qui le hante. Ce n'est pas évident de porter le poids de la mort d'un homme adulé dans tout le pays. À tel point que depuis le drame, ce chauffeur de poids-lourd a basculé dans la dépression nerveuse. Il essayait de trouver des moyens de détourner le sujet, comme prétendre qu'il était le père du présentateur Thierry Ardisson pour couper court aux questions sur le drame de 1986. D'ailleurs, dans l'article du Petit Niçois, désormais introuvable sur Internet, l'homme, agacé à l'idée de reparler de cette affaire, ne dira pas plus que lors de son interview juste après les faits où il clamait sur Antenne 2 : "Je ne l'ai pas vu, il a débouché. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise d'autre ? Je ne peux rien vous dire d'autre."
La mise sous les projecteurs du routier impliqué dans la mort de Coluche a suscité de nombreuses questions dans la profession. Interrogé sur Europe 1, le journaliste s'est défendu de chercher à faire un gros coup : "Ce que j'ai voulu montrer, c'est que c'est un homme comme les autres, qu'il est la seconde victime de cet accident et qu'il en a véritablement souffert." On lui demande également s'il ne craint pas que le conducteur du véhicule puisse de nouveau être la cible d'agressions par des fans maintenant que son visage a été publié en photo dans le journal de Nice, il assure avoir fait son travail, celui du droit de savoir.
Il faut dire que la disparition brutale de Coluche a entraîné de nombreuses spéculations, compilée dans le livre Coluche, l'accident (2006), aux éditions Privé signé par Jean Depussé et Antoine Casubolo. L'idée que la mort de l'artiste ne serait pas un accident est tenace avec comme arguments le fait que l'enquête comporte des contradictions, que Coluche aurait pu être la cible de l'industrie agro-alimentaire avec son association caritative les Restos du coeur et qu'il s'était présenté aux présidentielles de 1981. Mais l'un de ses deux fils, Marius Colucci avait apporté son éclairage bienvenu sur l'affaire sur les ondes de RTL : ces rumeurs naissent du fait que la mort "banale" de son père, un individu aussi populaire, n'est simplement pas acceptable, comme cela a pu être le cas avec Lady Diana ou encore Elvis Presley.