Fidel Castro (90 ans), célèbre dirigeant et père de la révolution cubaine est décédé vendredi 25 novembre à La Havane.
"Le commandant en chef de la Révolution cubaine est décédé à 22h29 ce soir" (03h29 GMT samedi), a déclaré Raul, son frère qui lui a succédé au pouvoir en 2006. La dépouille du dirigeant cubain "sera incinérée" ce samedi 26 novembre, "conformément à la volonté exprimée par le camarade Fidel."
Dictateur très autoritaire pour les uns, dirigeant communiste patriote pour les autres, le Lider Maximo, qui a tenu son île d'une main de fer depuis la révolution de 1959 et défié la superpuissance américaine pendant plus de 50 ans, avait cédé le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006 après une hémorragie intestinale.
Il avait abandonné en avril 2011 ses dernières responsabilités officielles en cédant son poste de premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PCC) à Raul Castro, numéro deux du parti depuis sa fondation en 1965. Sujet à des problèmes de santé récurrents, l'ex-président cubain avait totalement disparu des écrans entre février 2014 et avril 2015. Une absence qui avait alimenté de nombreuses rumeurs sur son état de santé. Mais depuis un an et demi, même si ses déplacements restaient limités, il avait recommencé à publier des "réflexions" et s'était remis à recevoir chez lui des personnalités et dignitaires étrangers, parmi lesquels le président français, François Hollande, en 2015.
Le président socialiste du Venezuela, Nicolas Maduro, a appelé samedi à "poursuivre l'héritage" du père de la Révolution cubaine. "Tous les révolutionnaires du monde, nous devons poursuivre son héritage et sa bannière d'indépendance, de socialisme, de patrie humaine", a écrit sur Twitter le chef de l'Etat.
François Hollande a lui aussi adressé ses condoléances au peuple cubain dans un communiqué officiel : "Fidel Castro était une figure du XXe siècle. Il avait incarné la révolution cubaine, dans les espoirs qu'elle avait suscités puis dans les désillusions qu'elle avait provoquées. Acteur de la guerre froide, il correspondait à une époque qui s'était achevée avec l'effondrement de l'Union soviétique. Il avait su représenter pour les Cubains la fierté du rejet de la domination extérieure."
L'ancien dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, a également rendu hommage à Fidel Castro. "Fidel a résisté et a fortifié son pays au cours du blocus américain le plus dur, quand il y avait une pression monumentale sur lui et il a pu (...) mener son pays sur la voie du développement indépendant", a affirmé le dernier dirigeant de l'URSS, cité par l'agence Interfax.
Fidel Castro "a libéré son peuple en 1959, à l'époque où l'île était en quelque sorte le bordel et le casino des riches Américains", a confié le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, sur I>Télé. Jean-Luc Mélenchon, leader de l'extrême gauche communiste, s'est lui aussi fendu d'un message partisan en guise d'hommage.
"C'est toujours triste qu'un dictateur meure dans son lit", a déploré Jean-Michel Aphatie, toujours sur le réseau social. "Fidel Castro est mort. Au départ il était une idée de la liberté puis il est redevenu un homme. L'idée est morte avant lui", a quant à lui tweeté Raymond Domenech. Pendant ce temps dans les rues de Miami (ville où la communauté cubaine est très présente), des scènes de joie ont été filmées.