À seulement 32 ans, Frédéric Leclerc-Imhoff a perdu la vie, tué en Ukraine, alors que le journaliste couvrait l'invasion russe depuis le début du conflit. Ce lundi 30 mai 2022 alors qu'il accompagnait des civils à bord d'un bus humanitaire, avec un de ses collègues, le journaliste qui travaillait depuis six ans pour BFMTV est décédé. Ce mardi 31 mai, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV, a rendu un hommage sobre à Frédéric Lecler-Imhoff, sur Instagram.
Et pour cela, il a décidé de reprendre les mots de la mère du journaliste. "Il était très engagé et je suis fière de ses choix", a écrit le père de famille avant de préciser, "Je me réfugie derrière les mots de la maman de Frédéric". "Si ce soir domine l'infinie tristesse, soyons tous fiers de lui. Je pense à sa famille, à ses amis, à Maxime et Oksana et aux journalistes de BFMTV", a poursuivi Marc-Olivier Fogiel. Une légende d'un cliché de Frédéric Leclerc-Imhoff, affichant un large sourire. Déjà de nombreuses réactions en commentaires de ce post pour témoigner un soutien infini à ses proches.
C'était la deuxième fois que Frédéric Lecler-Imhoff se rendait en Ukraine, comme précisé par le journal Le Parisien. Nos confrères décrivent une "ambiance de plomb" en évoquant la rédaction, après l'annonce tragique. Le journaliste a été identifié "grâce à son bracelet".
C'est Marc-Olivier Fogiel qui a dû confirmer la mort de son collaborateur en direct sur la chaîne d'information en continu, révélant s'être entretenu avec la maman de Frédéric Leclerc-Imhoff. "La première réaction (de sa mère, au téléphone, ndlr) a été de demander comment allaient Maxime et la fixeuse. Elle savait quel était le métier de son fils (...) avec une forme de fierté, a-t-il fait savoir, ce lundi 30 mai. Frédéric n'était pas une tête brûlée. Il pesait chaque minute de sa mission."
Lorsqu'il a trouvé la mort en Ukraine, le journaliste de 32 ans était accompagné de Patrick Sauce, grand reporter de BFMTV. Ce dernier a été légèrement blessé – un éclat d'obus dans la jambe – mais installé à l'arrière du véhicule blindé, il a été extrêmement choqué. Il y avait avec eux également Oksana Leuta, une fixeuse-traductrice ukrainienne, qui va bien, quant à elle. Les trois membres de l'équipe "ont échangé comme tous les matins (pour évaluer les risques, ndlr): Oksana et Frédéric ont estimé que la mission était suffisamment sécurisée pour pouvoir y aller. Maxime, lui, avait plus de questions, comme il aurait pu en avoir la veille ou le lendemain. Mais (...) c'est aussi ça une équipe de reportage, c'est des gens très soudés, ils ont décidé d'y aller", a précisé le patron de BFM. Le groupe était dans le Donbass pour filmer une opération d'évacuation de civils dans cette zone contrôlée par l'armée russe.
Cette triste disparition a provoqué une véritable onde de choc et d'émotion dans le monde du journalisme mais pas que. Et Emmanuel Macron s'est exprimé sur Twitter à ce propos. "Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d'un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché. Je partage la peine de la famille, des proches et des confrères de Frédéric Leclerc-Imhoff, à qui j'adresse mes condoléances. À celles et ceux qui assurent sur les théâtres d'opérations la difficile mission d'informer, je veux redire le soutien inconditionnel de la France", a noté le président français. Depuis le début du conflit, au moins huit journalistes ont été tués dans l'exercice de leur profession selon Reporters sans frontières.