Selon l'AFP, la compagne de l'écrivain Gonzague Saint Bris, décédé en août 2017 dans un accident de voiture en Normandie, a été condamnée ce mardi 15 mai 2018, à Lisieux (Calvados) à six mois de prison avec sursis pour "homicide involontaire par conducteur sous l'empire d'un état alcoolique".
Aujourd'hui âgée de 41 ans, Alice Bertheaume était au volant du véhicule dans lequel Gonzague Saint Bris a trouvé la mort à 69 ans, le 8 août 2017 à Saint-Hymer, entre Caen et Rouen. "Nous avons la certitude que M. Saint-Bris ne portait pas sa ceinture. Cela explique sans doute la violence des lésions le concernant", a indiqué durant l'audience la représentante du ministère public, Lucie Robin-Lesage, dont le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions. La conductrice portait quant à elle sa ceinture de sécurité.
C'est le trou noir
Le véhicule roulait à 105 km/h sur une route limitée à 90, et Mme Bertheaume avait 0,80 gramme d'alcool par litre de sang. Mme Bertheaume "n'a sans doute pas bu avec excès en tant que tel ; néanmoins, sa consommation est excessive" pour prendre le volant, a ajouté Mme Robin-Lesage.
"J'ai été surprise par un renard. J'ai voulu l'éviter. J'ai perdu le contrôle du véhicule et après c'est le trou noir", a déclaré à la barre Mme Bertheaume qui travaille comme auto-entrepreneur dans la communication à Paris. La famille de l'écrivain ne s'est pas portée partie civile. La perte de son compagnon a été "extrêmement douloureuse", a ajouté cette femme élancée, en couple avec l'écrivain depuis "presque trois ans" au moment de l'accident.
Outre les six mois de prison avec sursis, elle voit également son permis de conduire suspendu pour huit mois, en plus d'être condamnée à deux amendes de 135 euros pour conduite à vitesse excessive et un contrôle technique qui n'était pas à jour.
Longtemps figure de proue des nouveaux romantiques, Gonzague Saint Bris a été lauréat du prix Interallié et du prix des Romancières. Il est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages et l'héritier d'une famille propriétaire du château du Clos-Lucé, près d'Amboise, résidence de François Ier et dernière demeure de Léonard de Vinci, l'écrivain a été par trois fois candidat malheureux à l'Académie française.