Mort de Guy Béart : Une pluie d'hommages attristés...

Mercredi 16 septembre 2015, le show business apprenait la mort de l'un de ses plus célèbres membres, qui se refusait d'ailleurs ces dernières années à y prendre part : le chanteur Guy Béart. Le papa d'Emmanuelle est mort à l'âge de 85 ans, après avoir été victime d'un malaise alors qu'il se rendait chez sa coiffeuse, dans sa ville de Garches (Hauts-de-Seine). Depuis, si l'actrice est restée muette, les hommages se sont multipliés de tous les côtés.

Si la plus jeune génération ne connait le nom de Béart que par le biais de la star du cinéma hexagonal, pour les plus anciens c'est aussi le patronyme (remanié puisque la véritable ortographe était Béhart) du chanteur Guy, figure mythique des années 1950 et 1960 et qui a mené sa carrière pendant presque 60 ans. Au panthéon de ses succès ? L'eau vive (notamment étudié dans les écoles), Vive la rose, Les couleurs du temps ou Il n'y a plus d'après.

À l'annonce de sa mort, confirmée par son attaché de presse à la radio, les réactions se sont vite enchaînées pour rendre hommage à son talent ou l'homme qu'il était, lui qui est décrit par beaucoup comme quelqu'un de libre dans ses propos. "Avec moi, le courant passait bien. Je me suis bien marrée avec lui. (...) Il était toujours plein d'humour. Il a gardé l'oeil pétillant", a ainsi raconté sa coiffeuse Brigitte au journal Le Parisien. Cette dernière est forcément un peu plus touchée puisqu'elle connaissait le chanteur depuis longtemps et que c'est dans son salon qu'il se rendait au moment de sa mort, en pleine rue.

Son engagement, sa liberté...

Du côté de l'industrie musicale, Julien Clerc a évoqué un homme "étonnant", se souvenant du dernier concert donné par Guy Béart en janvier, qui avait duré des heures. "Sur scène, il engueulait son bassiste, évoquait la mort de ses amis disparus avec qui il disait communiquer encore ! J'avais rarement vu ça", a-t-il dit auprès du Parisien. Et d'ajouter, sur Europe 1, que c'était "un mélodiste de génie". Cali s'est lui rappelé les valeurs portées par l'artiste. "Son engagement, sa liberté, ce qu'il a fait avec une simple guitare... C'est la source à laquelle beaucoup comme moi se sont abreuvés", a-t-il dit. Et le chanteur de relater une émission de télé commune au cours de laquelle il lui disait des âneries à l'oreille. "J'en pleurais de rire."

Didier Barbelivien, ami proche de Guy Béart, s'est longuement exprimé sur le décès du chanteur. "C'était un poète, un type qui dans les années 60 a écrit des chansons très novatrices, c'était un précurseur, un type qui employait un vocabulaire un peu contestataire voire carrément contestataire alors qu'on l'imaginait bourgeois, ami des Pompidou. C'était un type qui était souvent là où on l'attendait pas", a-t-il dit sur Europe 1. En revanche, en dépit de qualités d'artiste indéniables, Juliette Gréco, qui lui doit Il n'y a plus d'après, s'est souvenue d'un "solitaire, un introverti", mais aussi "d'un poète qui pouvait être léger ou engagé", a-t-il dit au Parisien.

L'oeuvre immense de Guy Béart...

Des représentants politiques à ceux du petit écran, tous ont eu un mot ou une pensée. "Je salue l'oeuvre immense de Guy Béart et l'homme qui disait vouloir s'effacer derrière elle. Elle restera pour longtemps. Bien après lui", a déclaré le président de la République François Hollande. "Guy Béart, qui a connu tant de pays avant de s'établir en France, chantait ces sentiments qui enchantent les coeurs si divers et si pareils", a souligné la ministre de la Justice, Christiane Taubira. Sa collègue de la Culture, Fleur Pellerin, a déclaré aux députés que Guy Béart "nous a fait partager son amour de la poésie".

Lors de son journal télévisé de 13h, Jean-Pierre Pernaut était très touché par le reportage diffusé à l'occasion de la disparition de l'artiste. "Magnifique évocation de la carrière de... De la carrière de Guy Béart. Pardon, je ne peux pas cacher mon émotion. Il est décédé ce matin à Garches où il habitait en faisant un malaise apparemment en sortant de chez lui. Il avait 85 ans", a-t-il dit.

Guy Béart, qui avait demandé à la municipalité de Garches (Haut-de-Seine) une concession, participait depuis plusieurs jours au montage d'un documentaire sur sa vie, tourné ces derniers mois.

Thomas Montet