Il a éclairé quelques classiques du cinéma français. Jean Rabier, cadreur et directeur de la photographie, est mort le 15 février à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), à l'âge de 89 ans.
Il fut le chef opérateur quasi attitré de Claude Chabrol (lui-même décédé en 2010) sur une quarantaine de films, de Violette Nozière aux Godelureaux en passant par La Femme infidèle, Landru ou Madame Bovary. Contacté par Télérama, son fils Jean-Yves se rappelle : "Il parlait peu de son travail, mais je me souviens qu'il nous emmenait sur certains tournages. Je me souviens de celui du Boucher, en Dordogne, ou d'autres films tournés en Bretagne. L'ambiance était très familiale. On nous emmenait, nous les enfants, manger des tonnes de crêpes. Sur le tournage de Que la bête meure, on faisait des balades à vélo. [...] Le tournage qui m'a le plus marqué est celui de La Décade prodigieuse, avec ce château où j'apercevais, de loin, déambuler Orson Welles et Anthony Perkins."
Cadreur, il avait d'abord travaillé sur quelques films cultes tels qu'Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle, Les Quatre Cents Coups de François Truffaut ou encore Plein Soleil de René Clément, avant d'enchaîner sur une carrière de chef op' dans les années 60. Outre ses nombreuses collaborations avec Chabrol, Jean Rabier a également façonné l'image d'autres classiques du cinéma français, de Cléo de 5 à 7 d'Agnès Varda aux Parapluies de Cherbourg en passant par La Baie des anges, de Jacques Demy.