Figure du cinéma des années 1970, second rôle en or du septième art français détentrice de deux César, Marie-France Pisier est décédée dans la nuit du 23 au 24 avril, à l'âge de 66 ans. Elle a été retrouvée par son mari, noyée dans sa piscine. Alors qu'une information judiciaire est ouverte ce qui est normal dans ce genre de tragédie, il faut savoir qu'il pleuvait fort dans le Sud hier soir et cette nuit et que les heureux propriétaires de piscines privées aiment beacoup se baigner quand il pleut. La regrettée Marie-France Pisier était sans doute une adepte de ce plaisir qui lui a été fatal. Sa disparition tragique suscite un immense chagrin en France, et le monde des arts comme de la politique témoigne son chagrin.
L'acteur et réalisateur Yves Boisset a réagi, sur Europe 1, dimanche matin, à l'annonce de la mort de Marie-France Pisier. Il avait dirigé l'actrice dans les années 1980 dans le film Le Prix du danger : "[...] Dans Le Prix du danger, elle avait composé un personnage qui était un un peu comme une Pascale Breugnot, une fille qui dirigeait avant l'heure une émission de téléréalité. Dans ce sens, c'était visionnaire. Elle n'était pas populiste. Les gens avaient probablement un peu plus de difficulté à s'identifier à elle. C'était une sorte de femme un peu bourgeoise, un peu bas bleu. Elle avait toujours su garder un peu de mystère et de distance."
Le décès de Marie-France Pisier, actrice au regard clair et lumineux et à la voix si particulière, a "surpris tout le monde", selon le journaliste Vincent Perrot , l'un des derniers à l'avoir interviewée il y a quelque semaines chez elle, dans le cadre d'un documentaire sur Jean-Paul Belmondo. Ce film sera présenté au festival de Cannes où l'actrice devait se rendre. Vincent Perrot vient de déclarer sur RTL "Ca fait partie de ces nouvelles dont on ne peut pas se douter surtout quand on a croisé quelqu'un quelques semaines précédemment en super forme (...) Elle était belle, resplendissante, extrêmement cultivée, très maline, taquine, plein d'humour. On a passé une heure merveilleuse à parler de Belmondo".
Le metteur en scène et réalisateur Robert Hossein - avec qui Marie-France avait vécu une belle histoire -, avec lequel l'actrice a notamment fait ses débuts au cinéma, s'est déclaré "très touché" par le décès de son "amie dans la vie". "On est jamais débarrassé de son enfance, elle avait ça, elle", a-t-il dit.Le monde de la politique s'est rapidement manifesté suite à la mort de cette femme engagée. Le président de la République Nicolas Sarkozy, a déclaré : "En nous quittant brutalement, Marie-France Pisier nous rejoue L'amour en fuite et, pas plus qu'Antoine Doinel, les Français ne s'en consoleront. [...] Marie-France Pisier, c'était cela : la suprême élégance qui naît de la plus parfaite simplicité." Le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, a réagi au décès de l'actrice en déplorant la perte "d'une comédienne rare" et "d'une femme de caractère dont le charme et le jeu si subtil ont marqué le cinéma français. [...] C'était aussi une intellectuelle engagée dans les combats de son époque. Cet engagement ne cessa jamais, dans ses idées comme auprès des hommes remarquables qui furent ses compagnons".
Le maire de Paris Bertrand Delanoë a déclaré de son côté : "Avec elle disparaît une figure éminente, et profondément attachante, du cinéma français. Marie-France Pisier restera d'abord, dans l'esprit de tous, la Colette des films de François Truffaut, et elle gardera toujours, dans notre mémoire collective, l'insolence, le charme et la légèreté de cette jeune fille des années 60." Le parti socialiste a fait part d'un communiqué également : "La France perd là l'une de ses actrices les plus emblématiques et le Parti socialiste se joint à ses proches et à toute la famille du cinéma français pour partager leur peine."