Accusé par le clan Jackson de négligence envers la santé de Michael Jackson, l'heure est aujourd'hui à la contre-attaque pour le géant des spectacles AEG. Dans le procès fleuve opposant la société de production à la famille de feu le roi de la pop qui fait rage depuis 14 semaines maintenant, c'est au tour de la défense d'aligner ses cartouches et de faire défiler ses témoins à la barre.
Bien décidés à prouver que leurs clients ne sont en aucun cas indirectement responsables de la mort de Michael Jackson, survenue le 25 juin 2009 des suites d'une surdose de Propofol (puissant anesthésiant administré par le Dr Conrad Murray qui purge en ce moment même une peine de 4 ans de prison pour homicide involontaire), les avocats d'AEG ont ainsi appelé un certain Eric Briggs, responsable de la société de conseil FTI Consulting.
Ce dernier a battu en brèche, lundi 29 juillet, les estimations du clan Jackson, pour qui la disparition brutale de Michael Jackson a créé un manque à gagner de 1,5 milliard de dollars - somme que, selon eux, le chanteur aurait pu générer de son vivant grâce à sa tournée annoncée pour le mois de juillet 2009 et réclamée en tant que dommages et intérêts par Katherine Jackson et ses petits-enfants.
Mais selon M. Briggs, si les 50 concerts londoniens du spectacle This Is It (qui devait marquer le grand retour sur scène du King of Pop et qu'il répétait au moment de sa mort) ont affiché complets en quelques heures, l'image de Michael Jackson était à l'époque, en réalité mauvaise - ce qui, durant les dernières années de sa vie et d'après M. Briggs, l'avait privé de parrainages pour le spectacle en question, et donc de fonds financiers.
"Les grandes marques apprécient les artistes qui peuvent être de grands interprètes, mais ça ne veut pas dire qu'elles veulent forcément associer leurs noms aux leurs", a déclaré Eric Briggs. Selon lui, l'image de Michael Jackson avait connu une embellie dans les années 90, mais était retombée au plus bas en 2003, pour de "multiples raisons", notamment les accusations de pédophilie.
Suivant cette logique, ce témoin de la défense a donc conclu que, pour les grandes marques, le roi de la pop était considéré comme une figure risquée, or "les marques n'aiment pas les surprises", a lâché Eric Briggs. Résultat des courses : concrètement, d'après ce dernier, Michael Jackson était donc loin d'être la poule aux oeufs d'or ultime comme le prétendent ses proches...