"Je veux que cette maison disparaisse avec moi. Cela peut paraître prétentieux, mais le cabaret ne me survivra pas", déclarait le regretté Michou en 2017. De quoi mettre au chômage des dizaines d'employés dont ses célèbres Michettes. Mais une lettre du défunt, retrouvée tardivement, a finalement permis au cabaret de Montmartre de rester ouvert. Sa nièce et héritière Catherine est à la barre et doit assumer de lourdes décisions.
Longuement interrogé sur le sort du cabaret de son oncle adoré dans les pages du magazine France dimanche, Catherine a relaté comment la gestion de l'établissement lui était tombée dessus. "En ouvrant son testament chez le notaire, on a découvert qu'il n'avait laissé aucune volonté au sujet de son héritage. De fait, c'était maman, sa soeur, son unique héritière, et donc moi-même. J'ai alors réuni les artistes pour savoir ce qu'ils voulaient et, tous ensemble, on a fait le choix de continuer", a-t-elle relaté. On ignore quel est le sort réservé au dernier compagnon de Michou, Erwan Toularastel. Elle gère désormais le cabaret du 18e arrondissement de Paris avec l'aide d'Oscar Loup, le directeur artistique. De quoi rassurer les trente-trois salariés inquiets de leur avenir.
Mais pour pouvoir ouvrir de nouveau, Catherine Catty - le vrai nom de famille de Michou - a été contrainte de faire des choix qui peuvent faire grincer quelques dents. Comme toujours dans ces cas là, il s'agit d'argent... "Il a d'abord fallu faire une recherche biologique pour s'assurer que Michou n'avait pas d'enfant ni d'autres parents encore vivants. Puis remettre à plat tous ses biens, ce qui est énorme, car mon oncle avait un train de vie phénoménal ! Je vous laisse donc imaginer le coût des droits de succession", a-t-elle détaillé.
Pour faire entrer de l'argent et permettre l'ouverture du cabaret, à l'arrêt à cause du coronavirus et qui doit reprendre du service en septembre 2020, une vente aux enchères est donc prévue le 10 juillet chez Artcurial. Au programme : meubles, toiles, objets d'art... En revanche, elle a tout fait pour garder quelques pièces comme un cadeau de l'autoproclamé roi des forains Marcel Campion ou une croix que son oncle avait depuis l'enfance. "Ce n'est pas de gaieté de coeur, croyez-moi, mais on n'a pas le choix, c'est notre seul espoir de sauver le cabaret !", clame-t-elle. Seul l'avenir dira si elle a fait les bons choix.