Elle était l'un des visages les plus connus de la blogosphère fitness. Rebecca Burger, jeune blogueuse de 33 ans, est morte le 18 juin 2017. La cause du décès pourrait presque prêter à croire à une mauvaise blague d'un site d'info parodique comme le Gorafi, mais non : Rebecca est décédée suite à l'explosion d'un siphon à chantilly de la marque Ard'Time, lequel aurait provoqué un arrêt cardiaque en percutant sa poitrine. Les secours n'ont hélas pas pu la ranimer.
Sur les réseaux sociaux, et notamment Instagram où elle comptait quelque 153 000 abonnés, l'émotion est vive, autant en raison de la sympathie que suscitait la jeune femme, très appréciée, que du fait des causes de sa mort brutale. "La famille, ses proches et son mari sont en deuil", peut-on lire dans un communiqué publié sur le réseau social. Dans un autre post, un dénommé Stéphane explique ce qui a tué la jeune fitgirl. "Voici le modèle de siphon à chantilly qui a explosé et causé le décès de Rebecca. Précision : le siphon qui a engendré sa mort a quant à lui été mis sous scellé. N'utilisez pas ce genre d'ustensile chez vous ! Plusieurs dizaines de milliers d'appareils défectueux sont encore en circulation."
Des propos qui font écho à un article du très sérieux 60 Millions de consommateurs faisant état de plusieurs autres incidents par le passé. Selon le site, "à la suite d'un défaut de conception, la tête en plastique de l'appareil se révèle beaucoup trop fragile pour résister à une mise sous pression". "Le siphon peut alors exploser et blesser l'utilisateur et les personnes alentour", explique-t-on, en précisant qu'une "quinzaine de marques ont en effet mis sur le marché, entre 2009 et 2013 environ, des produits défectueux." "En l'espace de quatre ans, nous avons comptabilisé plus de vingt accidents avec le siphon Ard'Time et, en sept ans, une soixantaine d'accidents toutes marques confondues – laissant parfois des séquelles très sérieuses : perte d'un oeil, dents cassées, acouphènes, multiples fractures au visage ou à la poitrine... Mais ces chiffres restent sans doute bien inférieurs au nombre réel d'accidents", explique 60 Millions.
Le site dénonce également des accords entre "les distributeurs ou les fabricants de siphons qui proposent aux victimes d'accident une indemnisation à l'amiable, négociée avec les assureurs". Les affaires sont rarement portées devant un tribunal, alors qu'une victime a pourtant été indemnisée à hauteur de 90 000 € par un fabricant qui ne voulait "à la base rien payer, pour finalement proposer la somme totale de 30 000 €" sous la menace d'un juge, d'après le cabinet d'avocats de la consommatrice.
Nul doute que le décès de Rebecca Burger, loin d'être une anonyme pour le coup, risque de relancer le débat autour d'une possible interdiction de ces produits et un encadrement plus strict pour les constructeurs.