

Tolérance zéro du côté du CSA. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a mis en demeure France Inter, suite à des propos jugés dégradants tenus par l'un de ses animateurs à l'antenne, en la personne de Nagui. Dans une décision publiée sur son site, l'entité que l'on surnomme communément "le gendarme de l'audiovisuel" a annoncé avoir mis en garde Radio France. "Le terme utilisé par (Nagui) pour parler de l'attachée de presse était extrêmement vulgaire et dégradant. (...) Il apparaissait comme totalement inapproprié de ne mentionner cette dernière qu'en tant qu'objet de désir", a estimé le CSA. Cette décision s'appuie sur un manquement aux dispositions des articles 3-1 et 43-11 de la loi du 30 septembre 1986, selon lequel "le service public se doit d'être exemplaire en matière de promotion de l'image et de la place de la femme dans ses programmes".
Ce rappel à l'ordre fait suite à une séquence diffusée le 9 octobre 2015 dans l'émission La Bande Originale sur France Inter. Alors que Nagui, qui officie également sur France 2 dans Tout le monde veut prendre sa place et N'oubliez pas les paroles, s'entretenait par téléphone avec l'écrivain Yann Queffélec, ce dernier déclarait : "J'ai rencontré dans le train quelqu'un de France Inter chargée de porter secours aux invités en détresse. Grâce à elle, je suis sous perfusion depuis tout à l'heure avec du café."
Toujours en quête d'un bon mot ou d'une petite indiscrétion, Nagui s'empresse alors de le questionner : "Elle est mignonne ou pas ?", s'interroge-t-il avant de rassurer son interlocuteur sur la confidentialité de ses propos : "On n'est pas à l'antenne, on s'en fout !", plaisante-t-il, la séquence étant bien entendu diffusée. "Elle est mignonne ? Elle est bonne ? Allez, allez, vas y !", lance-t-il ensuite. C'est pour ces derniers propos que la radio publique a été mise en demeure par le CSA. Tentant une élégante pirouette, Yann Queffélec répliquera : "Elle est très jolie, elle est très douce. Elle sait parler aux trains qui n'arrivent pas."
Joachim Ohnona