Londres, jeudi 5 septembre. L'ambiance était étrange à l'Odeon Leicester Square où se tenait l'avant-première mondiale du film Diana avec, dans le rôle-titre, une Naomi Watts masquant parfaitement la pression qui pèse sur ses épaules. La comédienne joue gros devant le public britannique, toujours attaché à sa princesse de Galles disparue le 31 août 1997. Dans ce film, forcément controversé avant même le tournage de la première scène, la belle Australo-Britannique de 44 ans incarne une princesse amoureuse, dans ses contradictions, engagée et enfermée dans cette image d'icône populaire dont les moindres faits et gestes sont scrutés, déformés.
Sur le tapis rouge londonien, c'est une femme immaculée, virginale, scintillante et on ne peut plus élégante qui pose devant les photographes et signe des autographes aux nombreux fans venus l'accueillir. L'ambiance devient vite chaleureuse. Naomi Watts, sublime dans sa robe Versace, juchée sur une paire de Christian Louboutin noire, est l'attraction de la soirée.
De quoi masquer pour un temps une autre réalité, celle des critiques britanniques qui ne sont guère enthousiastes. Pour le Times, Diana un film "atroce et intrusif", alors que Guardian affirme que la princesse "est morte une seconde fois de façon horrible" dans un long métrage qui pourrait s'avérer douloureux pour la famille royale. Ce que l'actrice redoute grandement.
Dirigé par Oliver Hirschbiegel, Diana suit les deux dernières années de la princesse, notamment dans sa relation amoureuse avec Hasnat Khan, chirurgien qu'elle rencontre le 1er septembre 1995 au Royal Brompton Hospital de Londres. Officiellement séparée du prince Charles depuis décembre 1992, Diana a vécu plusieurs aventures amoureuses décevantes. Alors qu'elle s'interroge sur le sens à donner à sa vie, elle s'éprend du chirurgien pakistanais et, pour une fois, parvient à garder un temps secrète leur liaison. Son divorce définitivement prononcé en août 1996, Diana veut croire à un avenir possible avec cet homme qui l'aime avec ses qualités et ses défauts, et qui se montre indifférent à son statut d'icône.
À Londres, Naomi Watts est épaulée par Naveen Andrews (Lost), l'acteur incarnant avec charme le chirurgien discret. Andy Serkis, Juliet Stevenson, Linda Barker, Cas Anvar ou encore Ryoko Yonekura étaient également de l'événement.