N'en jetez plus, la coupe est pleine, Naomi Watts vient de la remplir : il ne manquait plus au biopic tronqué Diana qu'une dose de spiritisme pour parachever la composition sulfureuse de son cocktail promo.
Attendu en salles le 2 octobre prochain, le film d'Oliver Hirschbiegel, qui se focalise sur les deux dernières années de la vie de Lady Di, de son divorce avec le prince Charles à sa mort tragique le 31 août 1997 dans le tunnel du pont de l'Alma à Paris, est largement consacré à son histoire d'amour passionnée avec le chirurgien cardio-thoracique et philanthrope Hasnat Khan, qu'incarnera à l'écran Naveen Andrews (Lost). Une romance folle et tourmentée, pour laquelle la princesse Diana nourrissait supposément des voeux de mariage quitte à devoir vivre au Pakistan, qui continue de fasciner... Mais sa mise en scène au cinéma est précédée d'un a priori pour le moins mitigé, un certain nombre d'observateurs craignant la surabondance dangereusement trompeuse et réductrice d'eau de rose. Un a priori qui ne devrait guère être combattu par les derniers propos en date de Naomi Watts, qui vient d'inclure une dimension mystique assez déroutante au projet alors même que la théorie du complot concernant la mort de Lady Di vient d'être relancée par un témoignage...
Interviewée par le magazine Event, supplément de l'édition dominicale du Daily Mail, l'actrice australo-britannique de 44 ans, dont le travail de ressemblance physique avec Lady Di - en dépit de ses craintes - a été souligné, accentué par sa garde-robe reproduite pour le film, affirme être entrée en contact avec la défunte et avoir reçu son approbation pour l'incarner : "Je n'arrêtais pas de me demander "Est-ce qu'elle apprécierait ?". Aussi me trouvais-je en permanence en train de solliciter sa permission pour continuer. J'étais obsédée jusqu'à la saturation par Diana et sa vie, et je ressentais l'immense responsabilité que c'est d'incarner cette femme iconique", commence par expliquer Naomi Watts, au sujet de ce rôle qu'elle considère comme le plus ardu de toute sa carrière.
Et de continuer, en concédant que ses propos peuvent paraître peu conventionnels : "J'avais l'impression de passer beaucoup de temps avec elle. Il y a notamment eu cette fois où j'ai senti qu'elle me donnait sa permission. Sur le papier, ça va paraître bizarre, je sais... J'ai éprouvé la présence de Diana pendant le tournage. Je lui ai demandé si je pouvais poursuivre - et elle m'a accordé sa permission."
Complexée par ses doutes sur sa ressemblance physique avec Diana, et submergée par la pression entourant ce rôle, Naomi Watts a semble-t-il trouvé des gages d'assurance spirituels... Même si elle s'est beaucoup investie concrètement, recueillant des témoignages de proches de la princesse de Galles, pour appréhender ses manières et son humour, étudiant à la loupe sa façon d'être : "Elle avait un visage très expressif. Et elle avait ce sourire en coin dont tout le monde se souvient, et ces grands yeux, et une démarche athlétique, énumère-t-elle. Tu veux faire les choses bien, et tout le monde aura une opinion sur le film et le portrait qui sera fait d'elle. C'est très intimidant. Mais je sais aussi que les plus grands rôles ne sont pas sans risques. Au bout du compte, j'ai décidé que je ne pouvais pas passer à côté. C'était une histoire qu'il fallait raconter, une histoire importante, mais c'est aussi, c'est certain, la chose la plus difficile que j'aie faite. Je n'aurais pas pu être plus proche d'un personnage."
Et d'ajouter, elle qui a perdu son père très tôt, au sujet des princes William et Harry, qui portent le lourd héritage d'une maman disparue : "Je ne supporterais pas de les mettre en colère. J'espère qu'ils le vivent bien. C'est un morceau d'histoire qui nous intéresse tous et, à un moment donné, l'histoire doit être racontée." Pour éviter d'irriter les fils de Diana, peut-être aurait-il mieux valu s'abstenir de prétendre avoir communiqué avec elle ?